Ils ont entre 18 et 30 ans et sont originaires d’Afrique du Nord et de l’Ouest, mais aussi d’Amérique du Sud, du Pakistan, de Syrie et d’Afghanistan révèle une enquête du journal le Soir, relevant leurs difficultés à s’exprimer parfois avec les clients.
À travers cette enquête, le journal a entrepris de vérifier la situation des livreurs à vélo qui sont en grand nombre dans les villes bruxelloises. La plupart des livreurs interrogés disent “ne pas avoir de papiers” et utiliser un “faux” compte Uber Eats ou Deliveroo pour décrocher leur job.
Ce système illégal sur les plateformes a été favorisé par la loi sur l’économie collaborative votée en 2018, reconnait le ministère de l’Économie, qui prévoit une révision de cette loi d’ici à la fin de l’année, souligne l’enquête.
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« Les livreurs sans papiers composent aujourd’hui la majorité de la main-d’œuvre des plateformes à Bruxelles », a confié Nada Ladraa, initiatrice du mouvement bruxellois “Coursiers en lutte”, ajoutant que « l’aggravation des conditions de travail et tarifaires est à l’origine du basculement opéré il y a environ deux ans, renforcé par l’épidémie de Covid-19 : plus grand monde ne veut faire ce job, reste ceux qui n’ont pas d’autres options ».
Dans la foulée, la plateforme Deliveroo a réagi à cette publication. Elle affirme ne pas se reconnaitre dans ses révélations, car elle emploie des livreurs détenteurs de titre de séjour. « À ce jour, nous avons reçu très peu de rapports concrets sur de telles activités illégales qui nous permettraient d’agir. Lorsqu’ils nous sont parvenus, nous avons pris les mesures imposées et collaboré avec la police », a-t-elle précisé.