« Nous imaginons qu’il y a plus de morts de la rue que cela puisque l’information du décès ne remonte pas forcément toujours jusqu’au collectif », explique à Le Soir Florence Servais, coordinatrice de ce collectif qui prend en charge l’enterrement des sans-abri depuis 2005. Pour la responsable, le bilan après 15 ans d’activités, est loin de combler les attentes. « Les décès des (ex-) habitants de la rue surviennent toute l’année. Il n’y en a pas plus en hiver qu’en été… », fait-elle observer, appelant à « de réelles solutions structurelles en vue d’un changement profond et durable pour les personnes sans abri et leurs conditions de vie ».
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En tout, 57 % des 518 funérailles de sans-abris organisées entre 2005 et 2020, ont connu la participation active du collectif. 40 % de ces enterrements ont été organisés par les familles des défunts et 144 personnes d’origine marocaine et polonaise ont été rapatriées dans leur pays d’origine. « Nous apprenons le décès de presque huit fois moins de femmes que d’hommes alors que près de 25 % des habitants de la rue sont des femmes », ajoute Delphine Struyf, chargée de communication du collectif.
Selon les chiffres du collectif, les personnes d’origine marocaine, roumaine et polonaise décèdent dans les rues ou dans d’autres espaces semi-publics, tandis que les Belges décèdent généralement à l’hôpital (45 %), dans les maisons de repos (11 %) ou en logement (16 %). Des statistiques qui font ressortir les difficultés des migrants à trouver un logement et à avoir accès aux soins de santé.