L’islam enseigné dans les écoles en Catalogne

L’islam sera enseigné dans six écoles publiques de Catalogne. Le gouvernement régional entend l’étendre à d’autres établissements dès la rentrée prochaine.

L’islam sera enseigné dans les écoles publiques en option, en primaire et au collège, rapporte Muslim Post. En Espagne, l’enseignement de la religion fait partie du programme scolaire depuis l’existence d’un accord traditionnel entre l’État et l’Église catholique. Le débat sur le sujet fait rage. Alors que les laïcs désapprouvent l’enseignement de la religion dans les écoles publiques, la communauté musulmane (près de 3 % de la population) appelle à une égalité de traitement.

« Si les écoles doivent être sources d’intégration et diversifiées, elles doivent aussi embrasser cette diversité de croyances. Un autre débat est de savoir si l’éducation religieuse doit être enseignée à l’école. Je ne pense pas », explique Mayte Aymerich, directrice générale du département de l’Éducation de Catalogne.

Lors des dernières élections catalanes, le débat sur le sujet a refait surface. La formation d’extrême droite Vox qui en a pratiquement fait un thème de campagne s’en est sorti avec 11 députés, devenant ainsi le quatrième parti en Catalogne. S’il est vrai que le débat sur la laïcité de l’enseignement public agite la Catalogne, le sujet de l’islam dans les écoles catalanes crée davantage de crispations, et ce, à cause des attentats djihadistes de 2017 à Barcelone.

« On l’a déjà vu après les attentats du 17 août, quand une minorité a voulu briser la société catalane, en focalisant la haine sur la communauté musulmane et l’Islam. Et la réponse de la société catalane a été formidable. L’objectif n’est pas la communauté musulmane, mais de briser la coexistence de la société catalane », raconte Mohamed El Ghaidouni, délégué de la Commission islamique d’Espagne en Catalogne.

En optant pour l’enseignement de l’islam à l’école, le gouvernement est persuadé que cela produira un impact positif dans la société. « L’expérience a été très positive. Et cela a contribué à briser certains préjugés. Sortir l’islam de ces espaces plus fermés et restreints nous a permis de mieux comprendre ce choix religieux et ce, de façon plus naturelle », souligne Mayte Aymerich.