Une célèbre proxénète de luxe de Rabat condamnée

24 février 2024 - 20h00 - Maroc - Ecrit par : S.A

La célèbre proxénète de Rabat et ses assistants poursuivis en état d’arrestation pour notamment trafic d’êtres humains par exploitation de la vulnérabilité et de la précarité, pratique de la prostitution, ont été condamnés par la Cour d’appel.

La juridiction pénale de la chambre d’appel au tribunal d’appel de Rabat a condamné la plus célèbre intermédiaire dans le domaine de la prostitution de luxe et du trafic d’êtres humains à Rabat et ses environs à cinq ans d’emprisonnement ferme. Son assistant proche a, lui, écopé de deux ans d’emprisonnement ferme, tandis que son chauffeur personnel et un troisième accusé se sont vu infliger un an et demi d’emprisonnement ferme. En février 2023, la principale accusée avait écopé de six ans de prison en première instance. Neuf ans d’emprisonnement ferme ont été répartis entre son chauffeur et deux autres accusés. Ils étaient tous poursuivis pour des crimes d’intermédiation, d’exploitation de mineures et de participation au trafic d’êtres humains…

À lire : Une Marocaine mariée condamnée pour avoir envoyé des vidéos pornographiques à son amant

Cette affaire a éclaté en juin 2022 suite aux enquêtes menées par l’unité de lutte contre les gangs de la direction régionale de la police judiciaire de la préfecture de police de Rabat sur le dossier de la prostitution de luxe dans la capitale. Ces investigations se sont soldées par l’arrestation de la plus célèbre intermédiaire de la prostitution de luxe – une femme quinquagénaire – près de la villa d’un ressortissant du Golfe en possession d’une importante somme d’argent s’élevant à 800 000 dirhams. Elle sera remise en liberté quelques jours après son placement en détention provisoire, avant d’être à nouveau interpellée le 5 juin 2022.

À lire :Un Khaliji arrêté à Casablanca pour exploitation sexuelle de mineurs

L’unité de lutte contre les gangs de la préfecture de police de Rabat avait renvoyé l’accusée, en liberté devant le procureur général du Roi près la cour d’appel de Rabat. Celui-ci décide de son placement en détention dans le cadre de l’enquête pour des accusations liées au trafic d’êtres humains par exploitation de la vulnérabilité et de la précarité, pratique de la prostitution, recrutement de personnes pour la prostitution et collecte de sommes d’argent issues de l’intermédiation, séduction de personnes pour la pratique de la prostitution, y compris des mineures, et établissement de lieux de prostitution, et réception d’argent ou d’avantages pour obtenir le consentement en vue de l’exploitation sexuelle.

À lire :Une étudiante arrêtée à Salé pour prostitution et proxénétisme

La quinquagénaire est une femme connue de la justice. En 2021, elle avait purgé une peine d’emprisonnement de quatre mois ferme pour intermédiation dans la prostitution et la séduction d’une mineure résultant en la défloration. Née 1969, elle a grandi dans une maison simple du quartier Taqaddoum. Elle s’est mariée à un enseignant, avant d’émigrer avec lui vers un pays arabe et de travailler au bureau d’une personnalité importante. De retour au Maroc, elle s’est lancée dans le proxénétisme et la prostitution de luxe, a recruté des proches pour gérer son réseau criminel à travers la distribution des rôles et la poursuite des mineures et des belles filles issues de milieux précaires à Rabat, Salé et Témara. Ce « business juteux » lui a rapporté des millions et lui a permis de vivre dans une richesse ostentatoire, ainsi que d’établir de grandes relations et de monopoliser le marché de la prostitution de luxe à Rabat et Harhoura, fait-on savoir.

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : Droits et Justice - Rabat - Prostitution Maroc - Prison

Aller plus loin

Un Khaliji arrêté à Casablanca pour exploitation sexuelle de mineurs

Un touriste de nationalité arabe, dont le pays d’origine n’a pas été divulgué, a été arrêté par la police de Casablanca dans le cadre d’une affaire liée à l’attentat à la pudeur...

Une étudiante arrêtée à Salé pour prostitution et proxénétisme

Accusée d’avoir livré des filles qu’elle a fait venir au Maroc pour se prostituer, une étudiante en master a été arrêtée puis placée en détention préventive à la prison d’Al...

Maroc : un ancien diplomate accusé de prostitution de mineures risque gros

L’association Matkich Waldi (Touche pas à mon enfant) demande à la justice de condamner à des « peines maximales » un ancien ambassadeur marocain, poursuivi pour prostitution de...

Prostitution à Marrakech : des Saoudiens et des Marocaines arrêtés

Des officiers de la gendarmerie royale d’Ouled Hassoun, région de Marrakech, se sont rendus, jeudi 23 janvier, dans deux villas utilisées pour la prostitution. La moisson s’est...

Ces articles devraient vous intéresser :

Immobilier au Maroc : bonne nouvelle pour les nouveaux acquéreurs

Des changements ont été opérés pour impacter positivement le secteur de l’immobilier. Le délai prévu dans l’article 573 relatif à l’introduction d’une action en justice pour défaut de garantie n’est plus limité à 365 jours.

ADN au Maroc : vers un fichage incontrôlé ?

L’utilisation à des fin illégales des empreintes et des échantillons d’ADN des Marocains, prélevés dans le cadre des enquêtes criminelles, préoccupe des parlementaires qui ont interpelé le gouvernement à ce sujet.

Interdiction du burkini : revers pour des maires français

Le tribunal administratif de Nice a donné raison à la Ligue des droits de l’Homme (LDH) qui a contesté deux arrêtés municipaux interdisant le port du burkini pendant l’été 2025.

Un enfant né d’un viol ouvre une brèche dans le droit marocain

Saisie par une jeune maman qui cherche à obtenir une indemnisation pour son fils issu d’un viol, la cour de cassation marocaine a rendu une décision qui va faire date.

Les cafés et restaurants menacés de poursuites judiciaires

Face au refus de nombreux propriétaires de cafés et restaurants de payer les droits d’auteur pour l’exploitation d’œuvres littéraires et artistiques, l’association professionnelle entend saisir la justice.

Maroc : mères célibataires, condamnées avant même d’accoucher

Au Maroc, les mères célibataires continuent d’être victimes de préjugés et de discriminations. Pour preuve, la loi marocaine n’autorise pas ces femmes à demander des tests ADN pour établir la paternité de leur enfant.

Un MRE expulsé après 24 ans en France

Un ressortissant marocain de 46 ans, résidant en France depuis 24 ans, a été expulsé en février dernier, suscitant l’émoi et soulevant des questions quant à l’application de la loi Darmanin sur l’immigration.

Maroc : les chiffres alarmants sur la corruption des députés

Sur les 30 députés à la Chambre des représentants poursuivis ou condamnés pour des faits de corruption, de détournement de fonds publics ou d’abus de pouvoir, 16 proviennent de la majorité (RNI, PAM et l’Istiqlal). C’est le constat fait par Jeune Afrique.