Vers l’acquittement du Dr. Hassan Tazi ?

2 mars 2024 - 18h00 - Maroc - Ecrit par : S.A

Le procès de l’affaire dite Dr. Hassan Tazi, du nom du célèbre chirurgien esthétique, poursuivi pour traite d’êtres humains, abus de faiblesse et escroquerie, se poursuit devant la Cour d’appel de Casablanca.

Vendredi, la Cour d’appel de Casablanca a reporté l’examen du dossier du célèbre chirurgien esthétique Hassan Tazi au 8 mars, afin de permettre à la défense de continuer à présenter ses plaidoiries. Lors de cette audience, l’avocate Fatima Zahra Ibrahimi, a poursuivi sa plaidoirie après que le ministère public a estimé que la poursuite de Hassan Tazi était due au fait qu’il était le propriétaire de la clinique, en affirmant qu’il est « le gardien et responsable » de son troupeau. Elle a plaidé l’acquittement de son client. « Il n’est pas possible de tenir Hassan Tazi responsable des actes commis par d’autres et des données légales effectuées par des médecins spécialistes et des personnes chacune à partir de sa position et de son rôle », a-t-elle insisté, relevant qu’« il existe une différence entre les tarifications des compagnies d’assurance, et cette différence réside dans les partenariats ».

À lire :Affaire Hassan Tazi : nouveau report de l’audience

« Pourquoi Tazi est-il tenu responsable des honoraires garantis par la loi et pourquoi n’a-t-on pas interrogé des médecins sur les honoraires qu’ils ont perçus pour leur travail en fonction de tous les services qu’ils ont fournis aux patients », a questionné l’avocate. Pour appuyer ses propos, elle avance que de tous les témoins, « certains d’entre eux ont été reçus par la clinique dans une situation critique, niant qu’ils connaissaient ou avaient traité avec le propriétaire de cette clinique, Hassan Tazi ». Fatima Zahra Ibrahimi revient sur le témoignage de la dame qui affirme avoir été retenue à l’intérieur de la clinique. « Cette dame s’est présentée à la clinique sans contrat de mariage et dans un état grave et compliqué, et pourtant, la clinique l’a accueillie, elle a subi une césarienne puis a donné naissance à un bébé prématuré, à qui tous les traitements nécessaires ont été fournis ainsi qu’à son enfant qui a passé beaucoup de temps à la clinique », a-t-elle expliqué.

À lire :Affaire Hassan Tazi : l’intermédiaire Zineb B. sur le grill

Si cette dame est restée à la clinique pendant longtemps, c’est parce qu’il était nécessaire pour elle d’être avec son enfant pour lui apprendre à l’allaiter. « Doit-on considérer cela comme une détention alors qu’elle était dans une chambre à l’intérieur de la clinique », a questionné l’avocate, avant de parler des 32 témoins qui ont été entendus, dont 6 bienfaiteurs, qui ont versé des sommes estimées à 52 000 dirhams sur le compte de la clinique. Elle a assuré que des reçus ont été délivrés aux donateurs. « Est-il concevable qu’Hassan Tazi soit arrêté pour traite des êtres humains sur la base de ce montant », s’est-elle interrogée.

À lire :Procès de Hassan Tazi : des révélations qui pourraient tout changer

Ibrahimi a également plaidé l’acquittement de Mounia, épouse de Hassan Tazi, de toutes les charges pesant contre elle « en raison de l’absence d’éléments et d’actes constitutifs de ces crimes ». « Mounia ne fréquente pas la clinique, ce qui est attesté par tous les employés et les déclarations de tous les témoins devant le tribunal », a ajouté l’avocate. Selon elle, « le témoignage d’une accusée dans la même affaire ne peut pas obliger le tribunal à considérer que l’épouse de Tazi est liée aux faits discutés ». Ibrahimi fait ainsi référence au témoignage de l’accusée Saïda qui a confirmé qu’elle recevait des instructions de Mounia concernant une commission de 20 % au profit de Zineb B., la principale accusée classée deuxième dans le rang des responsabilités pénales dans cette affaire.

À lire :Dr Hassan Tazi fond en larmes dans le box des accusés

Dr Tazi, son frère, son épouse et cinq autres personnes sont accusés séparément de traite d’êtres humains, exploitation de la vulnérabilité des personnes à des fins commerciales, escroquerie envers des bienfaiteurs qui agissaient de bonne foi, falsification de factures de traitement et de dossiers médicaux, exploitation de mineurs souffrant de maladie chronique, faux et usage de faux et constitution d’une bande criminelle.

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : Casablanca - Droits et Justice - Procès - Escroquerie - Hassan Tazi

Aller plus loin

Procès de Hassan Tazi : ça se complique pour ses proches

Le procès du célèbre chirurgien esthétique, Dr Hassan Tazi, propriétaire de la clinique Chifaa, incarcéré pour notamment traite d’êtres humains, abus de faiblesse et...

Une bonne nouvelle pour Dr Hassan Tazi ?

Le célèbre chirurgien esthétique, Dr Hassan Tazi, propriétaire de la clinique Chifaa, incarcéré pour notamment traite d’êtres humains, abus de faiblesse et escroquerie pourrait...

Dr. Hassan Tazi, coupable, mais sortira de prison

Ce n’est qu’une question d’heures pour que Dr. Hassan Tazi, célèbre chirurgien esthétique, jugé par la Cour d’appel de Casablanca pour abus de faiblesse et escroquerie, sorte de...

Hassan Tazi de retour au tribunal

Le procès en appel du chirurgien esthétique Hassan Tazi et de ses co-accusés va s’ouvrir la semaine prochaine devant la Cour d’appel de Casablanca.

Ces articles devraient vous intéresser :

Corruption : Rachid M’barki reconnaît les faits

Après avoir juré, sous serment, en mars dernier devant la commission d’enquête parlementaire sur les ingérences étrangères, n’avoir jamais perçu de rémunération occulte en contrepartie de la diffusion d’informations erronées ou très orientées pour...

Au Maroc, le mariage des mineures persiste malgré la loi

Le mariage des mineures prend des proportions alarmantes au Maroc. En 2021, 19 000 cas ont été enregistrés, contre 12 000 l’année précédente.

Maroc : 30 députés éclaboussés par des affaires de corruption

Au total, 30 députés marocains sont poursuivis par la justice en leur qualité de président de commune pour leur implication présumée dans des affaires de corruption, de dilapidation de deniers publics, de chantage, et de falsification de documents...

Prison : le Maroc explore les « jour-amendes »

L’introduction du système de jour-amende dans le cadre des peines alternatives pourrait devenir une réalité au Maroc. Une loi devrait être bientôt votée dans ce sens.

Annulation des accords UE-Maroc : le Polisario jubile

Le Front Polisario a salué la décision de la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE) annulant les accords de pêche entre l’UE et le Maroc, la considérant comme un « triomphe de la résistance ».

Affaire "Hamza Mon Bébé" : Dounia Batma présente de nouvelles preuves

La chanteuse marocaine Dounia Batma confie avoir présenté de nouveaux documents à la justice susceptibles de changer le verdict en sa faveur.

Corruption au Maroc : des élus et entrepreneurs devant la justice

Au Maroc, plusieurs députés et élus locaux sont poursuivis devant la justice pour les infractions présumées de corruption et d’abus de pouvoir.

Maroc : un ministre veut des toilettes pour femmes dans les tribunaux

Le ministre de la Justice, Abdellatif Ouahbi, s’est indigné face à l’absence de toilettes pour les femmes dans les tribunaux, ce qui selon lui constitue un « véritable problème » pour les détenues.

Vers une révolution des droits des femmes au Maroc ?

Le gouvernement marocain s’apprête à modifier le Code de la famille ou Moudawana pour promouvoir une égalité entre l’homme et la femme et davantage garantir les droits des femmes et des enfants.

Sentiment d’insécurité au Maroc : un écart avec les statistiques officielles ?

Au Maroc, la criminalité sous toutes ses formes est maitrisée, assure le ministère de l’Intérieur dans un récent rapport.