Maroc : la chasse aux chichas

1er mai 2013 - 20h38 - Maroc - Ecrit par : Fouad Boumnadel

La chicha a de plus en plus d’adeptes au Maroc et tend à devenir un vrai fléau en l’absence d’une réelle volonté de la combattre. Les chiffres avancés récemment par le ministère de l’Intérieur n’augurent rien de bon !

Les rafles policières menées en 2012 contre les cafés servant la chicha, ont abouti à l’arrestation de 3305 personnes, dont 402 femmes et 45 mineurs, selon le ministre de l’Intérieur Mohand Laenser. Plus de 12.000 narguilés et 6 tonnes de "maassel" (Mélasse) ont été confisqués, durant ces descentes policières. Les propriétaires d’établissements, auteurs de l’infraction, ont vu leurs autorisations retirées.

Une campagne de sensibilisation est menée depuis 2012, par le ministère de l’Intérieur dans les écoles, les hôtels et les lieux de distraction nocturnes, afin d’attirer l’attention sur les dangers de la chicha. Le département de Mohand Laenser tente de mettre fin à une pratique qu’il estime "étrangère à la société marocaine". Malgré les efforts consentis, et en l’absence d’une loi l’interdisant, la chicha tend à s’enraciner au Maroc, comme l’est un bon thé, un café ou encore le tabac.

Le Parti Justice et développement au pouvoir, considère que les efforts fournis par les autorités ne sont pas à même d’éradiquer ce fléau. Mohamed Benasadr, député PJD et Coordinateur de la commission de la Justice à la Chambre des représentants, espère inclure l’interdiction de la consommation de la chicha dans la loi prohibant la cigarette dans les lieux publics.

Interdiction de fumer dans les lieux publics ou affaire de santé publique ?

Les statistiques du ministère de la Santé révèlent une nette recrudescence des cas de maladies respiratoires, notamment dans des grandes villes comme Casablanca, où le rituel de la chicha attire des milliers d’adeptes, non seulement dans les lieux publics mais également dans les lieux privés.

Les consommateurs tendent à sous-estimer les méfaits de la chicha par rapport à la cigarette. Pourtant, l’analyse de la fumée de narguilé a démontré que, même si les taux de nicotine, de goudron et de phénols sont inférieurs à ceux contenus dans une cigarette, celle-ci contient un taux de monoxyde de carbone dix fois supérieur à celui de la cigarette, un taux susceptible d’infliger de graves complications cardiovasculaires et cérébrales.

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