Les cigognes se font rares au Maroc et on connaît la cause

5 février 2025 - 14h00 - Maroc - Ecrit par : S.A

Il y a 20 ans, les cigognes étaient nombreuses à migrer vers l’Afrique, précisément le Maroc, la Tunisie et le Mali à la fin de l’été pour y passer l’hiver au chaud voire se nourrir. Aujourd’hui, il est plus rare d’en observer.

« Ce n’est pas le froid en tant que tel qui entraîne la migration des cigognes, mais le fait qu’en hiver, il y avait jusqu’alors moins à manger », explique Dominique Klein, spécialiste de ces grands échassiers auprès de franceinfo. Alors qu’ils étaient nombreux à migrer encore vers le Maroc, la Tunisie et le Mali il y a 20 ans pour y passer l’hiver au chaud voire se nourrir, ces oiseaux se font plus rares en Afrique. Avec le réchauffement climatique qui rend la météo plus clémente et les périodes de neige ou de gel plus rares, et la possibilité de dégoter quelques vers de terre ou autres grenouilles pendant la saison fraîche, les cigognes n’ont plus besoin de faire ce périple pour satisfaire leurs besoins essentiels. « La sédentarité croissante des cigognes est surtout liée au développement des centres de tri ou d’enfouissement de déchets qui leur permettent de s’alimenter toute l’année. Aujourd’hui, elles savent les repérer et les adultes montrent aux jeunes où se trouvent ces sites, ça fait partie de leur ADN », poursuit l’ornithologue.

À lire : Quand la fermeture des décharges au Maroc menace la migration des cigognes

En Alsace, on dénombrait, en 2017, 120 déchetteries, 5 centres de tri et 6 installations de stockage. Une véritable cantine pour les cigognes. D’ailleurs, « une centaine de cigognes gravitent par exemple autour du site d’enfouissement de Munchhausen dans le Bas-Rhin », est-il précisé. « Ce sont des fast-foods à ciel ouvert. Elles y trouvent des restes alimentaires, résultant d’un mauvais tri des poubelles des particuliers. Elles se nourrissent aussi des rats et des souris qui pullulent sur place », estime Dominique Klein. L’Alsace compterait actuellement 1 630 couples, un record depuis le début des recensements, et seuls 30 % d’entre eux continuent à partir vers le sud. « Les oiseaux qui décident de partir malgré tout vont moins loin qu’avant, jusqu’au sud de l’Espagne maximum dans la majorité des cas », fait savoir le spécialiste.

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