Branle-bas de combat dans les consulats marocains

Les scandales répétés de plusieurs diplomates marocains ont plombé la situation au niveau des consulats marocains à l’étranger. Le roi Mohammed VI en a été informé notamment par des Marocains du monde. La colère royale a provoqué un réel séisme au ministère des Affaires étrangères, où prévalait jusque-là des pratiques d’un autre âge.

Les procédures de nomination en vigueur des diplomates dans certains cas dépendaient des noms de famille des candidats, mais aussi en fonction de leur proximité avec les hauts responsables du ministère.

La liste des candidats présélectionnés pour le concours des consuls a été annulée, rapporte le quotidien Al Massae. Des rumeurs faisaient état d’informations selon lesquelles des consuls avaient été choisis à l’avance, dont celui de Frankfurt lors du dernier concours.

Le ministre des Affaires étrangères Salaheddine Mezouar fait ce qu’il peut pour apaiser la colère royale. Il multiplie les sorties médiatiques pour annoncer les réformes au niveau de son département. Le système de gestion des nominations consacrant jusque-là la politique de rente devrait être complètement remis en question, selon le journal.

Al Massae cite également le cas d’une diplomate marocaine qui refuse de rejoindre son pays d’affectation, sous prétexte que ce pays pourrait entacher négativement son nom de famille. Elle a attendu un an avant d’être nommé dans un autre pays européen qui convenait à son rang, mais entre temps elle percevait la totalité de son salaire.

Mezouar met en garde les nouveaux consuls contre l’atteinte de l’image du Maroc à l’étranger. Dans son discours du trône, le roi Mohammed VI a ordonné au ministre des Affaires étrangères de relever de "ses fonctions quiconque a été reconnu coupable de négligence, de dédain pour les intérêts des membres de la communauté, ou de mauvais traitement à leur égard".

Le large mouvement de nominations touchera 70% des consulats marocains à l’étranger. Les diplomates dont certains ne s’occupaient que de leurs propres affaires ou de politique ont été identifiés. Plusieurs d’entre-eux en poste en France, Espagne, Italie et Allemagne devraient être rappelés très prochainement.