Covid-19 au Maroc : des emplois sauvés grâce aux mesures d’urgence

1er juin 2021 - 08h00 - Economie - Ecrit par : P. A

Les mesures d’urgence prises par le Maroc pour lutter contre la propagation du coronavirus, ont eu des impacts positifs en termes de préservation d’emploi. En tout, 71 % des emplois directement menacés par la crise, auraient été sauvegardés, selon la Banque africaine de développement (BAD) et l’Organisation internationale du travail (OIT).

Dans une note d’orientation politique intitulée « Impact de la crise Covid-19 sur l’emploi et les TPME au Maroc », la BAD et l’OIT ont indiqué que les mesures d’urgence anti-Covid ont eu des impacts positifs en matière d’accès au financement, de préservation d’emplois et d’assistance aux entreprises. Selon l’enquête conduite par le Haut-Commissariat au Plan (HCP) sur l’effet du confinement ainsi que celle réalisée par la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM) durant les premiers mois du confinement, « près de 1,6 million d’emplois étaient considérés comme menacés », rappelle le HCP, ajoutant que 432 000 emplois ont été perdus en 2020 dans le secteur de l’agriculture, forêt et pêche (273 000), des services (107 000 postes), du secteur industriel et de l’artisanat (37 000) et celui des BTP (9 000).

Les aides accordées aux employés en cessation d’activité et déclarés à la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS) en février 2020 ont permis de « préserver le lien entre les employés et leurs employeurs », souligne la note, précisant que dans le secteur informel, l’aide financière accordée aux ménages a permis de réduire les impacts sur la pauvreté.

Par ailleurs, la mise en œuvre des mesures d’urgence adoptées par le Comité de veille économique (CVE) auraient contribué à atténuer de façon « substantielle » la baisse du PIB. « Le PIB en 2020 a chuté de – 14,6 %, soit une baisse de 17,1 points par rapport à celui de 2019, et la mise en œuvre des mesures devrait atténuer cette baisse et situer le taux de croissance du PIB de 2020 à – 8,1 %, soit une baisse moindre de 10,6 % », soutiennent la BAD et l’OIT, insistant sur le fait que « sans ces mesures, toutes les branches d’activité de l’économie auraient subi une sévère crise de débouchés. Le secteur agricole aurait perdu 15,1 % de sa valeur ajoutée, celui de la pêche 17,6 %, celui des industries alimentaires 18,6 %, et le secteur hébergement-restauration, 27,6 % ».

Initiée par la plateforme entrepreneuriale « Souk At-Tanmia », avec le soutien de la BAD et le financement du Programme de partenariat dano-arabe (DAPP), cette note s’appuie sur les résultats des outils de simulation macroéconomique et de données d’enquêtes portant sur 300 TPME du Maroc.

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : Haut Commissariat au Plan (HCP) - PIB - Crise économique - Coronavirus au Maroc (Covid-19) - Etat d’urgence au Maroc

Aller plus loin

Maroc : le Covid-19 met en danger 420 000 emplois

En marge de la tenue le 21 mai de la réunion de la Plateforme Gouvernement-CGEM, le président du patronat, Chakib Alj, a plaidé pour plus de visibilité au profit des...

Maroc : voici les nouvelles règles de recrutement dans les collectivités locales

Le gouvernement marocain a décidé d’aider les collectivités locales à recruter les meilleurs profils pour leurs hautes fonctions et à rendre les communes compétitives sur le...

Maroc : le gouvernement met le paquet sur l’emploi et les entreprises

Le ministre de l’Économie, des finances et de la réforme de l’administration, Mohamed Benchaâboun, a indiqué vendredi, que l’État va doubler en 2021 les postes budgétaires...

Plus de 580 000 emplois perdus au Maroc à cause du Coronavirus

Entre le troisième trimestre de l’année 2019 et celui de 2020, l’économie marocaine a perdu 581 000 postes contre 143 000 postes créés l’année précédente. Ce sont là des...

Ces articles devraient vous intéresser :

Paradoxe au Maroc : beaucoup de chômage et un manque de main-d’œuvre

Au Maroc, les entreprises opérant dans le secteur de la construction et du bâtiment sont confrontés à une pénurie de main-d’œuvre qualifiée, ce qui retarde l’achèvement de nombreux projets d’envergure en cours.

Le prix du café va-t-il augmenter au Maroc ?

Les cafés et restaurants au Maroc sont confrontés à une augmentation significative du prix des matières premières, en particulier du café, qui a doublé ces dernières années. Malgré cette pression économique, de nombreux établissements maintiennent les...

Maroc : croissance économique malgré l’inflation persistante

Le taux d’inflation au Maroc va poursuivre sa tendance à la baisse, mais ne retrouvera pas son niveau d’avant 2022, a indiqué le Haut-commissariat au plan (HCP) dans un récent rapport, notant une croissance de +3,3 % au quatrième trimestre de 2023,...

MRE : des milliards envoyés au Maroc !

Les transferts d’argent effectués par les Marocains résidant à l’étranger (MRE) contribuent non seulement de façon significative au PIB du Maroc, mais elles représentent aussi une véritable soupape de sécurité pour les familles.

Maroc : après un fort rebond, l’économie devrait ralentir en fin d’année

L’économie marocaine, après un troisième trimestre 2024 en fanfare, devrait connaître un léger ralentissement de sa croissance au cours des prochains mois. C’est ce qu’indique le Haut-Commissariat au Plan (HCP) dans son dernier rapport.

Maroc : Des enchères immobilières qui cachent des drames familiaux

Des annonces publicitaires pour des biens immobiliers saisis et vendus aux enchères à bas prix se multiplient sur les réseaux sociaux au Maroc. Présentées comme des opportunités lucratives sous des titres accrocheurs, ces ventes cachent une réalité...

Economie marocaine : les prévisions du HCP pour 2025

Le Haut-commissariat au plan (HCP) a publié mercredi les principaux points du budget 2025. On y apprend entre autres que la croissance économique du royaume devrait s’établir à 3,8 % cette année.

Maroc : colère des gérants de salles de fêtes

Après l’impact de la pandémie de Covid-19 sur leurs activités, les propriétaires et gérants de salles de fêtes disent faire face aujourd’hui à une concurrence déloyale insupportable de certains individus proposant des salles informelles et des villas...