Maroc : l’état d’urgence sanitaire prorogé jusqu’au 10 août
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Malgré les nombreuses précautions, les épidémiologistes et autres experts de la santé affirment que le Maroc est au début d’une troisième vague de contaminations au Coronavirus, et qu’elle pourrait être plus meurtrière à cause du variant britannique. À la conférence scientifique numérique organisée par la Fondation Dr Abdelkrim Al-Khatib pour la Pensée et les Études, de nombreux experts ont appelé le Marocains à faire preuve de vigilance et à continuer de respecter les mesures préventives.
Au nombre des éminents professeurs qui ont animé cette conférence numérique, il y a Mohamed Amine Berraho, professeur d’épidémiologie à la Faculté de médecine et de pharmacie de Fès et membre du comité technique et scientifique. Pour lui, le Maroc doit se préparer à faire face au pire si rien n’est fait. « Pendant six semaines, le taux de reproduction est resté en dessous de 1. Mais depuis trois semaines, il s’est stabilisé au-dessus de 1 pour atteindre 1,1. Cela veut dire que la situation épidémiologique est dynamique. Le nombre de cas s’accélère. Nous sommes au début d’une troisième vague », rapporte Medias24.
Pour sa part, Ahmed Rhassane El Adib, professeur en anesthésie-réanimation au CHU Mohammed VI de Marrakech a indiqué que les données dont disposent les services de santé montrent qu’il y a une reprise de la courbe des contaminations. « Si on continue sur la même cadence, il suffit de quatre semaines pour arriver à une moyenne de 7 000 à 10 000 cas par semaine. Dans six semaines, on atteindra 12 000 à 15 000 cas par semaine. Donc nous pourrions atteindre une moyenne de 2 000 cas quotidiens dont 100 à 200 cas graves par jour. En dix jours, on aura saturé toutes les places de réanimation disponibles », s’alarme Pr Berraho.
Selon les experts, la rapidité avec laquelle, le variant britannique gagne du terrain est inquiétante. « Au Maroc, on a commencé par un seul cas diagnostiqué, pour passer à une vingtaine, puis à 70 cas. Et selon les dernières données, il y a plus 115 cas diagnostiqués dans 7 régions du Maroc », analyse le Pr Berraho. Il souligne que « dans quatre à six semaines, le variant deviendra le virus prédominant en circulation au Maroc. Il représentera entre 50 et 60 % des cas enregistrés ».
Au nombre des solutions proposées pour désamorcer la situation qui se profile à l’horizon, les conférenciers ont proposé de travailler sur les mesures de contrôle et de surveillance. Ce qui revient à effectuer plus de tests de dépistage, à observer plus de rigueur dans le respect des mesures préventives. Poursuivre la campagne de vaccination est indispensable. « Le citoyen, partout où il est, doit savoir vers où se diriger s’il tombe malade. Le parcours de soins n’est pas clair pour les citoyens. Il faut une participation et une implication locale de tous les secteurs privé, public, même hors secteur de la santé pour rendre le diagnostic et la prise en charge plus rapides », propose Ahmed Rhassane El Adib.
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