Les participants à cette rencontre ont appelé à une action soutenue dans le domaine sur la base d’une stratégique claire. Après avoir souligné la complexité du dossier, son aspect transversal et la diversité des besoins exprimés par les MRE, M. Abdelkrim Belguendouz, professeur universitaire, a appelé à la mise en place d’un conseil supérieur de la communauté marocaine résidant à l’étranger dans le but d’assurer plus de cohérence et d’efficacité dans le traitement de la question.
Les intervenants se sont également penchés sur la question de l’intégration des MRE en soulevant les problèmes d’accueil surtout dans des pays qui ont été jusqu’à une date très récente des pays d’émigration en plus de l’absence de politique communautaire d’intégration. A travers l’action associative, les MRE créent un espace d’échange et de dialogue, ont souligné les participants qui ont évoqué les différents besoins des MRE en matière d’enseignement, de culture et de religion ainsi que leur volonté de jouer leur rôle de trait d’union entre leur pays d’origine et leur pays d’accueil et de jouir pleinement de leurs droits en tant que contribuables à part entière, notamment à travers l’exercice du droit de vote. La question de la religion est l’un des aspects saillants de l’intégration des Musulmans en général et des Marocains en particulier résidant à l’étranger.
A cet égard, M. Fathallah El Garnaoui, professeur universitaire, a relevé que l’exercice du culte musulman en France souffre de beaucoup de restrictions à caractère légal et social et que sur les 1500 mosquées recensées en France, seulement une centaine répondent aux normes requises. Sur le plan juridique, lséjour des Marocains à l’étranger pose des difficultés d’ordre juridique, notamment en matière du code du statut personnel et la jurisprudence accumulée dans ce sens a été souvent faite au gré de la conjoncture politique et économique.
Au volet économique de l’immigration, les participants ont souligné que les transferts des MRE, estimés à près de 37 milliards de DH et qui constituent près 9,93 du PIB, couvrent presque le tiers des importations. Le gouvernement est appelé à maintenir et stimuler ce flux de devises et à créer l’environnement administratif et juridique adéquat pour le transformer en investissements productifs, ont notamment conclu les participants.
Libération (Casablanca)
13 Janvier 2003