Près de 85 000 détenus dans les prisons marocaines

25 novembre 2021 - 12h20 - Maroc - Ecrit par : A.T

À fin décembre 2020, le nombre de détenus incarcérés dans les prisons marocaines s’élevait à 84 994, dont 43 % âgés entre 20 et 30 ans, selon l’Observatoire marocain des prisons (OMP).

Dans son rapport annuel intitulé « la situation des prisons et des détenus au Maroc au titre de l’année 2020 », l’Observatoire a fait le point sur les conditions générales de détentions et a exposé les défis liés au surpeuplement des prisons.

Il ressort que la population carcérale en date du 31 décembre 2020 s’est chiffrée à 84 994 détenus, notant que la catégorie d’âge des 20-30 ans est en tête de liste de cette population (43 %). Les crimes de droit privé sont les plus fréquents avec 33 %, suivis des crimes financiers (25 %) et des crimes contre les personnes (16 %), a-t-il ajouté.

En ce qui concerne les nouveaux arrivants dans les établissements pénitentiaires, l’année 2020 a été marquée par une augmentation « alarmante » de leur nombre avec 14 917. Aussi, le pourcentage des détenus condamnés a atteint 54 %, alors que la proportion des prévenus a été de 46 %, soit 5 % de plus qu’en 2018 et 2019.

Évoquant les soins et services médicaux au sein des prisons, l’Observatoire fait savoir que les cadres de santé exerçant dans les établissements pénitentiaires est de 702, représentant 7 % des fonctionnaires des prisons, avec un taux de couverture d’un cadre médical pour 100 détenus et 1 médecin pour 2 500 détenus. De même, la moyenne des consultations médicales a atteint 6 consultations/détenu et ce jusqu’au fin septembre 2020.

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Face à ce tableau peu reluisant, l’OMP a appelé à la concrétisation de l’approche participative dans la gestion du secteur en vue d’humaniser les établissements pénitentiaires et améliorer leurs conditions, une opération qui nécessite une réforme effective impliquant tous les acteurs, notamment la société civile, tout en veillant à la qualification de l’élément humain.

Il est urgent, selon l’observatoire, d’opérer la réforme du système de justice pénale afin de réduire le phénomène de la détention préventive et rationaliser son application, et l’adoption et l’incorporation dans le Code pénal et le Code de procédure pénale des peines alternatives non privatives de liberté, a conclu le rapport.

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