Le droits du consommateur toujours à la traîne

24 mars 2007 - 00h00 - Maroc - Ecrit par : L.A

Le consommateur connaît-il bien ses droits et devoirs ? Une question qui a focalisé les débats lors de la journée internationale des droits du consommateur célébrée le jeudi 15 mars.

Placée sous le signe du développement durable et de la consommation responsable, elle a été l’occasion, encore une fois, d’insister sur l’importance de la sensibilisation et de la mobilisation des consommateurs. L’idée, comme l’a souligné le secrétaire général du département du commerce et de l’industrie, Hilia Bousselham, est de faire de la protection de l’environnement un moyen d’orientation de la consommation vers des produits et des services répondant au concept de la production propre et du développement durable. C’est démontré, explique-t-il, les modes de production et de consommation intensifs causent inéluctablement la dégradation de l’environnement. « La préservation de l’environnement passe donc par une amélioration des modes de production mais aussi par un changement des modes de consommation », lance le président de la Confédération des associations des consommateurs au Maroc (CAC-Maroc), Mohamed Benkaddour.

Mais, comment un consommateur, peu outillé, peut-il faire le bon choix et assumer sa part de responsabilité pour un développement durable ? comment peut-il s’y retrouver dans la jungle des publicités mensongères, conditions commerciales abusives, prix excessifs et autres déclarations d’origine peu claires… Ce n’est un secret pour personne, en matière de protection du consommateur, le Maroc est à la traîne. D’autant que la loi (N°27-00) sur la protection du consommateur tarde à voir le jour.

En attendant, l’on peut toujours se consoler avec l’annonce de quelques « mesurettes » par le ministère de l’Industrie, du commerce et de la mise à niveau. Parmi elles, le lancement d’une étude de faisabilité pour la mise en place d’un Centre national de la consommation -CNC-. Le projet, monté avec la FAO, consacre une enveloppe de 112.000 dollars (environ 896.000 DH) pour l’étude qui sera étalée sur 18 mois. Un projet de jumelage sur la thématique de la protection du consommateur est envisagé avec l’Union européenne.

Impliqué à tous les niveaux

Au programme également, des actions de soutien aux associations de consommateurs pour renforcer leur travail de sensibilisation et de vulgarisation.

En effet, la présidente de l’Association des consommateurs, confédération du logement et du cadre de vie en France, Reine Calude Mader, estime que le citoyen doit être informé et impliqué à tous les niveaux. Pour cela, l’action associative et le travail de terrain doivent être renforcés. Certes, comme l’édictent les règles du commerce, le client est roi, mais encore faut-il qu’il soit conscient de ses droits et devoirs, note Saïd Mouline, président de la Commission Environnement de la CGEM et président du Centre de production propre. Et c’est là le travail des associations. Un mouvement consumériste structuré et fort contribuerait largement à la protection des consommateurs. « En France, les ONG de consommateurs et environnement sont agréés. Elles peuvent se présenter devant le tribunal pour demander réparation pour tout préjudice qu’elles constatent », indique la présidente de l’ONG française. Les associations doivent tisser une toile de protection qui devrait en principe offrir certaines garanties au consommateur.

L’Economiste - K. E. H.

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : Droits et Justice - Etude - Consommation

Ces articles devraient vous intéresser :

AliExpress facilite les paiements au Maroc avec l’adoption du dirham

La plate-forme de commerce en ligne AliExpress, filiale du groupe chinois Alibaba, offre désormais la possibilité aux acheteurs marocains de régler leurs achats en dirham marocain. Une initiative qui vise à faciliter les paiements et à davantage...

Un agriculteur espagnol attaque la famille royale marocaine

Le Tribunal de l’Union européenne a entendu mardi les arguments de l’entreprise Eurosemillas, spécialisée dans la production de semences sélectionnées, qui demande l’annulation de la protection communautaire des obtentions végétales pour la variété...

Ramadan 2025 au Maroc : alerte sur une explosion des prix

À l’approche du mois sacré du Ramadan, la Fédération marocaine des droits des consommateurs s’inquiète de la stabilité du marché intérieur et appelle à des mesures urgentes pour protéger le pouvoir d’achat des citoyens, notamment les plus modestes.

Tarik Tissoudali condamné

Décidément, la semaine est décidément noire pour Tarik Tissoudali. Après s’être attiré les foudres de son club, La Gantoise, pour des critiques acerbes suite à la défaite contre le Standard, l’attaquant de 30 ans a été condamné vendredi par le tribunal...

Poupette Kenza : compte Instagram désactivé après des propos « antisémites »

L’influenceuse aux plus d’un million d’abonnés sur Instagram, Poupette Kenza, se retrouve au cœur d’une vive controverse après avoir tenu des propos jugés antisémites. Dans une story publiée le 15 mai 2024, elle affirmait sans équivoque son soutien à...

Un MRE expulsé après 24 ans en France

Un ressortissant marocain de 46 ans, résidant en France depuis 24 ans, a été expulsé en février dernier, suscitant l’émoi et soulevant des questions quant à l’application de la loi Darmanin sur l’immigration.

Les cafés et restaurants menacés de poursuites judiciaires

Face au refus de nombreux propriétaires de cafés et restaurants de payer les droits d’auteur pour l’exploitation d’œuvres littéraires et artistiques, l’association professionnelle entend saisir la justice.

Blanchiment d’argent : la justice marocaine frappe fort

Le Maroc a réalisé des avancées significatives dans sa lutte contre le blanchiment d’argent. C’est ce qui ressort du septième rapport annuel de la présidence du ministère public, publié le 6 mars 2024. Ce document officiel montre une évolution positive...