Elections : Les jeunes marocains en quête d’une représentation

1er juin 2007 - 00h00 - Maroc - Ecrit par : L.A

Dans le cadre des mesures les plus récentes prises par le Maroc pour encourager la participation au cours des prochaines élections, le Gouvernement a adopté une nouvelle loi qui exige des partis politiques d’établir des quotas d’adhésion en faveur des jeunes.

Avec l’approche des élections législatives marocaines du mois de septembre, les leaders des partis politiques évoquent les jeunes et la place qui leur revient de droit au coeur d’un état démocratique et dont la fréquence ne cesse d’augmenter. Les jeunes, malgré tout, accusent les politiciens de les exclure des partis politiques. Une nouvelle loi concernant ces derniers et promulguée il y a quelques mois oblige les partis à décider d’un quota d’adhésion non-spécifié en direction des jeunes. En accord avec cette nouvelle loi, la plupart des partis ont fixé ce quota à hauteur de 20%.

Soufiane Khayrate, membre du mouvement Jeunesse de l’Union Socialiste des Forces Populaires (USFP) pense que les jeunes ont beaucoup d’ambition, mais que peu d’opportunités leur sont offertes. "Les partis politiques ne donnent pas, en fait, aux jeunes suffisamment d’encouragements. C’est très dur pour les jeunes de pouvoir avancer et de montrer ce dont ils sont capables. Seuls quelques partis offrent des organisations tournées vers la jeunesse : les partis de gauche, l’Istiqlal et le Parti pour la Justice et le Développement".

Khayrate souligne que le concept même de jeunesse diffère d’un parti à un autre. Certaines organisations de jeunes comprennent des officiels âgés de 45 ans. L’Union Nationale des Forces Populaires est le seul parti du Maroc qui a décidé d’une limite d’âge pour ses jeunes, elle s’élève à 30 ans.

Lors du prochain round électoral, Khayrate pensent que seuls de rares jeunes pourront se présenter, les partis favorisant les candidats influents et connus dont la chance est plus grande de l’emporter. "Les partis se contenteront de coopter les jeunes dans les corps électoraux les plus éloignés, où ils ont une petite chance de réussir", dit-il.

Abdessalam Rabhi, président de l’Association des Jeunes Citoyens, est du même avis et considère que les jeunes s’éloignent des partis politiques parce qu’ " ils n’ont rien à offrir aux jeunes gens et ils se révèlent incapable de répondre à leurs attentes et à leurs aspirations". Il ajoute qu’en marginalisant la jeunesse et en l’empêchant d’exprimer clairement ses points de vue, les leaders pollitiques n’ont pas accordé aux jeunes la valeur qu’ils méritent.

Said Bahraoui, maître de conférences en sciences sociales, souligne qu’à l’intérieur même de la plupart des partis politiques il existe un conflit latent de génération entre ceux qui détiennent le pouvoir et ceux qui voudraient y accéder.

Les nouveaux partis politiques s’efforcent de changer la tendance en accordant plus d’attention à la jeunesse.

Mohamed Sassi, secrétaire-général du Parti Socialiste Uni considère que la politique devrait être un engagement moral et éthique par dessus tout. Sassi ne parvient pas à comprendre comment les partis qui "veulent une plus grande rotation du leadership politique, n’ouvrent pas la route à la prochaine génération, pour la mener aux postes d’autorité".

Said Bahraoui pense que les jeunes doivent s’impliquer au sein des partis pour induire un changement dans l’état d’esprit national, un processus qui sera long à accomplir. Il ajoute qu’une plus grande représentativité de la jeunesse pourrait améliorer l’image publique ternie des partis politiques.

Younes Naoumi, membre de l’Association pour l’Action de la Jeunesse, explique que son organisation, en partenariat avec le programme "Sawt", a mis en place des formations pour quarante membres des mouvements Jeunesse de la plupart des partis politiques, afin de soutenir l’implication des jeunes dans les élections. L’initiative a pour objectif de faciliter l’échange d’expérience entre les activistes associatifs et les membres des Jeunesses des partis.

Magharebia - Sarah Touahri

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