Une récente enquête du Conseil supérieur de l’éducation, de la formation et de la recherche scientifique (CSEFRS) lève le voile sur la persistance de pratiques de punitions violentes dans les établissements scolaires marocains.
C’est le plus gros projet FSP (Fonds de solidarité prioritaire) du monde. Les cinq partenariats inter-académiques pour accompagner la décentralisation du système éducatif, signés il y a un an entre le Maroc et la France, commencent à porter leurs fruits avec toute une série de rencontres prévues entre les deux parties dès cette rentrée scolaire. Le programme de coopération a nécessité une enveloppe jamais encore octroyée jusque-là par le FSP : 6 millions d’euros.
Cinq académies sont concernées : Agadir, Al Hoceïma, El Jadida, Marrakech et Tanger-Tétouan pour le Maroc. Du côté français, Bordeaux, Lille, Nantes, Montpellier et Marseille accompagnent le mouvement de décentralisation entamé en 2000 par le gouvernement marocain. « C’est un exercice très pointu car il s’alimente de nombreux indicateurs : où construire une école, comment, dans quels délais ?... », souligne Fernand Nakache, attaché de Coopération, coordinateur des programmes nationaux au sein du service de Coopération et d’Action culturelle de l’ambassade de France au Maroc. Le partenariat est ambitieux, il s’agit d’« apporter des compétences lourdes pour des projets pérennes », indique Nakache. A l’inverse, le Maroc connaît des expériences originales comme le multilinguisme, qui pourrait être dupliqué en France. De même, l’expérience du Maroc peut aider les services éducatifs et les enseignants à mieux prendre en compte l’intégration des primo arrivants.
Le Maroc bute toujours sur les disparités qui existent entre l’éducation en ville et à la campagne. Le taux de déperdition scolaire en zones rurales est effrayant et l’éducation des filles constitue une vraie plaie.
Les cinq AREF (Académies régionales de l’éducation et de la formation) ciblées par le programme concernent donc essentiellement le monde rural.
Concrètement, les champs d’intervention de ces partenariats portent sur le pilotage et les plans de développement des académies, les évaluations et la construction d’indicateurs de conduite des établissements scolaires. La formation aux projets d’établissements et aux conseils de gestion, l’orientation des élèves, ainsi que la promotion de l’égalité des chances (préscolaire et éducation non formelle) figurent aussi sur la liste.
Les acteurs des diverses académies se rencontreront à partir de ce mois, pour certains. Nantes et El Jadida se retrouveront aux cours des mois de septembre et octobre avec deux thèmes : une formation sur la valorisation de l’école ainsi que l’inclusion préscolaire d’une part et une mission relative à l’amélioration de la qualité de l’enseignement d’autre part. Concernant la région d’Al Hoceïma, des membres partiront à Lille en octobre prochain pour une présentation de l’AREF. En décembre, Lille fera le déplacement à son tour afin d’identifier les besoins sur le terrain.
Montpellier et Marrakech ont également prévu une rencontre mais le planning n’est pas encore communiqué. Aix-Marseille et Tanger-Tétouan organiseront , elles, d’ici fin 2005 trois séminaires d’échange ainsi qu’une mission d’exploration de l’académie française dans le nord du Maroc. Au travail !
Céline Perrotey - L’Economist
Ces articles devraient vous intéresser :