Maroc : inquiétude des chefs d’entreprise

8 avril 2020 - 16h30 - Economie - Ecrit par : G.A

En pleine crise du coronavirus, plusieurs acteurs du secteur privé ont préféré garder l’emploi de leurs salariés en vue de les aider à traverser ces moments difficiles marqués par une crise sanitaire de grande envergure. Mais derrière la décision de ne pas suspendre leurs activités, ces chefs d’entreprises se demandent si "les employés peuvent cumuler un salaire pour tous les jours travaillés et l’indemnité coronavirus afin de garantir un revenu de 2 000 dirhams ? "

L’indemnité forfaitaire est réservée aux salariés qui sont en arrêt temporaire, ceux qui ne sont pas licenciés et qui ne reçoivent aucune rétribution de l’entreprise. Si le salarié reçoit une rémunération de son employeur, il ne peut en parallèle bénéficier de cette indemnité. Or, "le système de proportionnalité n’est pas prévu par ce dispositif", souligne l’Économiste. "C’est un non-sens. La proportionnalité de l’indemnité au nombre de jours travaillés soulagera le Fonds spécial et permettra aux entreprises de préserver l’emploi. Sinon, nous risquons de nous retrouver face à des abus", indique un chef d’entreprise au quotidien.

En considérant que le Comité de veille économique mise sur la préservation de l’emploi, "les entreprises sont obligées de reprendre les salariés, en arrêt temporaire, une fois la crise terminée", indique le journal. Mohamed Benchaâboun, ministre de l’Économie et des finances, l’a également confié, mais il est resté évasif sur les conditions dans lesquelles ces salariés seront réintégrés.

De quelles marges de manœuvre disposent les entreprises à la fin de la pandémie ? Celles qui ne pourront pas reprendre tous les effectifs, peuvent-elles recourir au licenciement et appliquer les dispositions prévues par le code du travail ? Autant d’interrogations et de zones d’ombres sur lesquelles le gouvernement est très attendu.

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : Emploi - Chômage - Coronavirus au Maroc (Covid-19)

Aller plus loin

Coronavirus au Maroc : une indemnité de 2000 dirhams pour perte d’emploi ?

Au siège du ministère de l’Économie et des finances, une réunion a eu lieu mercredi 18 mars à 14h, en présence du directeur du Trésor et des finances, Fouzi Lekjaa, du directeur...

Ces articles devraient vous intéresser :

Bonne nouvelle pour les salariés marocains

Les salariés marocains peuvent se frotter les mains. Des mesures fiscales qui leur sont favorables sont consignées dans le projet de loi de finances (PLF-2025).

Les Marocains boudent le statut d’auto-entrepreneur

Malgré les incitations à l’auto-entreprenariat, les chômeurs préfèrent chercher un emploi salarié, révèle Bank Al-Maghrib (BAM) dans un récent rapport.

Coupe du monde 2030 : un pari risqué pour le Maroc ?

L’organisation de la Coupe du monde 2030 par le Maroc, conjointement avec l’Espagne et le Portugal, ne suffira pas pour résorber le chômage endémique et relancer l’économie du royaume, a déclaré l’analyste économique Mohammed Jadri, alertant sur le...

Le Maroc face à une pénurie de main-d’œuvre

C’est un constat pour le moins inattendu qu’a livré le chef du gouvernement, Aziz Akhannouch, devant la Chambre des conseillers : malgré une dynamique économique positive et des chantiers qui essaiment à travers le pays, le Maroc peinerait à trouver de...

Le Maroc prépare les aéroports de demain

Le Maroc prévoit de se doter d’un nouveau Schéma directeur aéroportuaire national à l’horizon 2045, le dernier élaboré en 2013 étant devenu obsolète.

L’Europe délivre un nombre record de permis de travail aux Marocains

Eurostat, institution relevant de la Commission européenne chargée de produire et diffuser des statistiques communautaires, a dévoilé le nombre de Marocains ayant obtenu les permis de travail temporaire en 2023.

Paradoxe au Maroc : beaucoup de chômage et un manque de main-d’œuvre

Au Maroc, les entreprises opérant dans le secteur de la construction et du bâtiment sont confrontés à une pénurie de main-d’œuvre qualifiée, ce qui retarde l’achèvement de nombreux projets d’envergure en cours.

Le Maroc en manque d’ouvriers

Le secteur de la construction au Maroc est confronté à une pénurie de main-d’œuvre qualifiée. En cause, les nombreux chantiers d’infrastructures lancés dans la perspective de la Coupe du monde 2030.