En Espagne, le spectre d’un assaut marocain sur Sebta et Melilla

27 mars 2025 - 19h00 - Espagne - Ecrit par : P. A

Ces dernières années, le Maroc n’a cessé de revendiquer les villes autonomes de Ceuta et Melilla. Les deux enclaves espagnoles ont été au cœur des tensions entre les deux pays. L’Espagne craint de plus en plus une attaque armée du Maroc pour récupérer ces territoires.

Que se passerait-il si le Maroc décidait de lancer une attaque armée contre Sebta et Melilla ? Les deux villes autonomes seront-elles protégées par l’UE et l’OTAN ? Ces questions méritent d’être posées quand on sait que l’Espagne revendique sa souveraineté sur ces deux territoires situés en Afrique du Nord. Pour certains analystes, l’OTAN devrait assurer la protection des deux enclaves en vertu des articles 5 et 6 du traité de l’Atlantique relatifs à la défense mutuelle en cas d’agression.

L’article 6 de ce texte prend en compte tout le territoire espagnol, y compris les îles Canaries, mais pas Ceuta et Melilla qui ne sont pas des îles et sont situées sur le continent africain. Mais les deux présides pourraient bénéficier de la protection de l’OTAN si l’Espagne déclare explicitement qu’ils font partie intégrante de son territoire, a déclaré auprès de Vozpópuli Carlos Echeverría, directeur de l’Observatoire de Ceuta et Melilla.

À lire : L’UE au Maroc : Ceuta et Melilla « sont des villes espagnoles »

Selon une analyse de l’Institut Elcano, l’OTAN pourrait mener une action collective en faveur de Sebta et Melilla si les deux villes subissent une attaque susceptible de mettre en danger la sécurité d’autres alliés. L’inquiétude d’une invasion marocaine enfle en Espagne depuis le retour au pouvoir de Donald Trump aux États-Unis. La proximité géographique du royaume avec les deux enclaves, ainsi que la supériorité numérique de ses troupes, pourraient faire pencher la balance en sa faveur, analyse La Razon.

Pour rappel, Ceuta et Melilla sont intégrées à la PESCO (Coopération structurée permanente) ou CEP, un mécanisme de l’UE qui permet aux États membres de développer conjointement des capacités de défense et de fournir des unités de combat pour des missions. Outre l’intervention militaire, l’UE pourrait également opter pour des sanctions économiques ou diplomatiques en fonction de la gravité de l’attaque armée.

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