Les discriminations, intimidations et humiliations sont encore légion à l’université de Lyon 3. Un événement de trop a eu lieu le 4 avril dernier. « Un étudiant s’est amusé à mettre un voile autour de son visage pour se moquer, pour imiter les femmes voilées. Ça a donné lieu à des rires, au point que le professeur demande ce qu’il se passe. Une élève de notre promotion qui porte le voile est partie en pleurant pendant que j’expliquais au professeur ce qu’il s’était passé et ce qu’il se passait depuis des mois », raconte à Actu.fr une étudiante en deuxième année d’Histoire à Lyon 3.
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« Pour nous, c’est dramatique : cette jeune fille est partie au milieu d’un cours devant toute la promotion après avoir été humiliée. On ne dénonce pas un réseau d’extrême droite au sein de Lyon 3, c’est juste que pour nous, la limite de la liberté de penser c’est quand une élève doit rater une heure de cours, car elle se sent humiliée par d’autres. […] Eux justifient tout ça sous le ton d’un humour noir. On a discuté avec eux : pour eux, on serait des victimes dans l’âme », poursuit-elle.
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La Cocarde Lyon, syndicat étudiant d’extrême droite dont certains membres seraient les acteurs des auteurs de discriminations, intimidations et humiliations réagit : « Nous refusons d’être stigmatisés, harcelés, attaqués simplement parce que nous sommes fiers de porter les idées de la défense de la triple-identité, de la lutte contre le libéralisme, contre l’islamisation […]. Nous refusons d’être empêchés de réussir nos études par cette racaille d’extrême-gauche (sic) ».
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« On dénonce un problème d’élèves, qui sont une minorité, mais dont on s’inquiète de plus en plus. Ce n’est pas un rapport de force entre deux entités militantes qui s’affronteraient en classe. Ce genre de comportements ne doivent pas être autorisés dans l’espace public. Le racisme n’est pas une opinion. Il y a des actes qui ont blessé », ajoute l’étudiante en deuxième année d’Histoire à Lyon 3, soulignant qu’un étudiant ne devrait pas à avoir à prendre autant de son temps à lutter contre ce racisme.
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Afin de contribuer à la lutte contre les discriminations en tous genres, l’Union nationale des étudiants de France (Unef) mène une campagne contre l’impunité de certains étudiants afin « que l’administration réagisse rapidement ». Elle entend par ailleurs saisir le procureur de la République et faire passer ces élèves devant un conseil disciplinaire. « On revendique que la cellule d’accueil et d’écoutes organise des permanences physiques, essentielles pour que victimes et témoins soient accompagnés dans ces situations qui peuvent être traumatisantes pour leur permettre de reprendre leurs études outre ces humiliations des militants d’extrême droite », a indiqué Manon Moret, secrétaire générale de l’UNEF Lyon.