Les faiblesses du programme des 200.000 logements

24 mars 2008 - 23h41 - Maroc - Ecrit par : L.A

La direction de la Promotion immobilière vient de publier les conclusions d’une étude portant sur le bilan des réalisations du programme de 200.000 logements depuis 1995. Grosso modo, le bilan est positif. Néanmoins, il est marqué par des faiblesses liées notamment à l’efficacité du ciblage.

L’étude sur l’évaluation du programme de 200.000 logements sociaux et des programmes conventionnés dans le cadre de l’article 19, vient d’être bouclée. Sa présentation officielle en ce jeudi 13 mars était l’occasion de dresser le bilan de 10 années d’expérience, non seulement en termes de nombre d’unités réalisées mais aussi de retombées économiques.

Quelles sont en effet les conclusions de cette étude, dont les travaux remontent à 1995, date à laquelle les Marocains ont entendu parler pour la première fois de logements sociaux ? D’abord un bon indicateur : jusqu’en 2004, l’objectif escompté a déjà été atteint, puisque 243.762 projets de logement ont fait l’objet d’agrément. Seulement, malgré l’effort d’élargissement de ce programme à quelque 60 villes, il n’en demeure pas moins que la ville de Casablanca en a le plus profité.

Normal quand on sait qu’il s’agit de la cité la plus peuplée du Maroc et que les besoins en matière de logements y sont les plus importants. Le privé vole la vedette au public Malgré le caractère social du programme de 200.000 logements, il ressort de l’étude élaborée par le département de Toufik Hejira que le privé a été plus impliqué que le public. En effet, le secteur privé a initié 78 % des projets contre seulement 22% à mettre à l’actif du pôle public et para-public. Une tendance qui risque par ailleurs de s’inverser avec l’abandon de l’article 19 et le lancement du nouveau produit à 140.000 DH, jugé peu intéressant par une bonne partie des promoteurs privés.

S’agissant de ce même article, l’étude a fait ressortir que plus de 60% des acquéreurs ont payé leur logement à des prix inférieurs ou égaux à 200.000 DH, et que 77% des logements ont été acquis par des ménages dont le revenu mensuel ne dépasse pas les 4.000 DH. Dire que les conditions de vente n’étaient pas parfaitement verrouillées, pour un produit dont le prix était plafonné par la loi à 200.000DH, et dont l’effort fiscal consenti devait profiter exclusivement à une catégorie socio-professionnelle à faible revenu. Les avantages fiscaux n’ont certes pas été favorables à 100% à la population ciblée initialement par le programme.

Cependant, ils auraient permis, selon l’étude en question, de favoriser la production de logements en grande quantité : 18.241 logements supplémentaires par an pour un investissement annuel de 3,64 milliards de DH. La création d’emplois n’est pas en reste. Les chantiers de programmes sociaux ont permis la création d’environ 10.000 emplois par an.

Source : Gazette du Maroc - N.F.

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : Immobilier - Etude - Ahmed Taoufiq Hejira

Ces articles devraient vous intéresser :

Aide au logement : un vrai succès chez les MRE

Près de 20% des potentiels bénéficiaires du nouveau programme l’aide au logement lancé par le roi Mohammed VI en octobre dernier sont des Marocains résidant à l’étranger (MRE).

Maroc : le secteur immobilier marque des points malgré la crise

En 2023, malgré les chocs endogènes, la conjoncture internationale et la stagnation de l’activité, le secteur de l’immobilier au Maroc a montré sa résilience. Et, les perspectives pour l’année prochaine s’annoncent meilleures.

Marocains, n’oubliez pas de déclarer les revenus fonciers

Le dépôt de la déclaration de revenus fonciers soumis à l’impôt sur le revenu (IR) et le paiement dudit impôt, doivent être effectués au plus tard le 29 février, a prévenu la Direction générale des impôts (DGI).

Le roi Mohammed VI lance l’aide au logement

Les choses se précisent pour la mise en œuvre du nouveau programme d’aide au logement visant à renouveler l’approche d’accès à la propriété, en suppléant au pouvoir d’achat des ménages, via une aide financière directe aux acquéreurs.

Constructions illégales au Maroc : un guide pour les bonnes pratiques

La ministre de l’Aménagement du territoire, de l’urbanisme, du logement et de la politique de la ville, Fatima Zahra Mansouri, a fait part aux directeurs des agences urbaines des difficultés notées dans la mise en œuvre de la procédure de...

L’inclusion des MRE à l’aide au logement passe mal

Les Marocains résidant à l’étranger (MRE) peuvent bénéficier de l’aide directe au logement au même titre que les Marocains résidant au Maroc, ce qui n’est pas du goût de bon nombre d’internautes. Certains d’entre eux n’hésitent pas à appeler à...

L’incertitude plane sur le marché immobilier marocain

L’offre immobilière partout au Maroc serait abondante et les prix abordables, selon les professionnels et les notaires. La réalité est pourtant toute autre.

Au Maroc, le marché de l’immobilier connaît un net ralentissement

Le marché de l’immobilier au Maroc marque des signes d’essoufflement cette année. C’est ce que révèlent les données publiées par la Direction des études et des prévisions financières (DEPF).

Les MRE, une solution à la crise de l’immobilier marocain ?

Les Marocains résidant à l’étranger (MRE) contribuent de manière considérable à la relance du secteur de l’immobilier au Maroc, durement touché par la crise sanitaire du Covid-19, la guerre en Ukraine et la flambée mondiale des prix des matières...

Maroc : l’aide au logement booste le marché de l’immobilier

Au Maroc, le nouveau programme d’aide à l’acquisition de logements est susceptible d’apporter une bouffée d’oxygène au marché immobilier.