Les trois fédérations du CFCM non encore signataires de la charte s’expliquent

21 janvier 2021 - 07h40 - France - Ecrit par : S.A

Les trois fédérations musulmanes, membres du Conseil français du culte musulman (CFCM) qui ont demandé du temps pour signer la « charte des principes pour l’islam de France » ont donné, mercredi, les raisons qui motivent leur démarche. Elles déplorent l’absence de consensus autour du texte.

« Nous prenons acte de la présentation de la charte (…) au président de la République. Nous regrettons que cette charte ait été signée, d’une part avant d’avoir obtenu l’approbation de toutes les composantes du CFCM – conformément au principe de consensus qui a été respecté au sein de cette institution jusqu’à aujourd’hui –, d’autre part sans aucune consultation des imams qui sont les premiers concernés, ni des CRCM et CDCM (Conseils régionaux et départementaux du culte musulman)", indiquent le Comité de coordination des musulmans turcs de France (CCMTF), la Confédération islamique Milli Görus (CIMG) et Foi & Pratique dans une déclaration commune.

Sur le fond, ces trois fédérations qui se disent « impliquées très activement depuis le début du processus de formation du Conseil national des imams (CNI) ainsi que dans l’élaboration de sa charte » affirment être « évidemment d’accord avec la demande de non-ingérence des États, la non-instrumentalisation des religions et le respect de la Constitution et des principes de la République ». Toutefois, elles pensent que certains passages et formulations du texte soumis sont de nature à fragiliser les liens de confiance entre les musulmans de France et la nation ». « Certaines déclarations portent atteinte à l’honneur des musulmans, avec un caractère accusatoire et marginalisant », font-elles remarquer.

Aux yeux des responsables de ces trois fédérations, la légitimité du CNI dépendra directement de son acceptation (celle de la charte, NDLR) par la communauté musulmane de France. « La réussite du CNI passera inévitablement par la prise en compte de toutes les sensibilités des composantes du CFCM et les contributions des imams, déclarent-ils. C’est pourquoi l’adhésion à cette charte doit obligatoirement passer par une consultation élargie, démocratique et participative. »

« Afin d’adopter cette charte, nous devons nous reconnaître dans son contenu, martèlent-ils. Il ne serait pas utile de signer un texte que notre communauté ne peut accepter sereinement ». Les trois fédérations souhaitent que le document, dans sa version actuelle, soit amendé « en prenant en compte les contributions de tous ». « L’avis des CRCM, des mosquées non affiliées aux fédérations et des imams est primordial à la réussite » du projet de CNI, concluent-elles.

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : France - Religion - Conseil Français du Culte Musulman (CFCM) - Islam

Aller plus loin

Querelle entre Mohammed Moussaoui et Chems-eddine Hafiz

Mohammed Moussaoui, président du Conseil français du culte musulman (CFCM) a réagi aux propos de Chems-eddine Hafiz, recteur de la Mosquée de Paris qui l’a accusé de se « cacher...

Culte musulman en France : vers la création d’une nouvelle instance ?

Après avoir annoncé leur « retrait définitif » du bureau exécutif du Conseil français du culte musulman (CFCM), quatre fédérations entendent créer une «  coordination  », afin...

France : les mosquées qui refusent de signer la « charte des principes de l’Islam » menacées

Gérald Darmanin, ministre de l’Intérieur, menace de perquisitionner les mosquées qui refuseraient de signer la « charte des principes pour l’islam de France ». À ce jour, le...

Emmanuel Macron « reste confiant » dans le processus de création du Conseil national des imams

Le président français Emmanuel Macron est préoccupé par l’avenir du Conseil national des imams, déjà fissuré par le retrait, le 28 décembre dernier, de la Grande mosquée de...

Ces articles devraient vous intéresser :

Hajj : une clause "anti-protestation" fait polémique au Maroc

L’introduction par le ministère des Habous et des Affaires islamiques dirigé par Ahmed Taoufiq d’une clause qui oblige le pèlerin marocain pour le hajj 2024, un des cinq piliers de l’islam, « à ne pas protester même en cas de retard de l’avion », fait...

Officiel : l’Aid Al Fitr en Belgique ce vendredi

L’aïd al fitr sera célébré ce vendredi 21 avril 2023 en Belgique, vient d’annoncer l’Exécutif des Musulmans de Belgique. Voici le communiqué complet :

Cimetières au Maroc : entre abandon et insécurité

La gestion des cimetières pose problème au Maroc. Selon un rapport du ministère de l’Intérieur, les sites existants sont saturés ou en état de dégradation et les collectivités territoriales peinent à les réhabiliter et à identifier des terrains viables...

« Tu mourras dans la douleur » : des féministes marocaines menacées de mort

Au Maroc, plusieurs féministes, dont des journalistes et des artistes, font l’objet d’intimidations et de menaces de mort sur les réseaux sociaux, après avoir appelé à plus d’égalité entre l’homme et la femme dans le cadre de la réforme du Code de la...

Le jeûne du ramadan est-il compatible avec le diabète ?

Quel est l’impact du jeûne de ramadansur la santé d’un fidèle diabétique et quels sont les risques encourus ? Abdul Basit et Yakoob Ahmedani, tous deux médecins, donnent leur avis sur cette question qui préoccupe de nombreux fidèles musulmans.

Maroc : « Marée » de déchets après les iftars sur les plages

Les associations de défense de l’environnement dénoncent le non-respect des règles environnementales par certaines familles qui laissent d’importantes quantités de déchets sur les plages après y avoir rompu le jeûne pendant le mois de Ramadan.

Chaâbane débute ce dimanche, le ramadan dans un mois

Le premier jour du mois de Chaâbane de l’année 1445 de l’hégire correspond au dimanche 11 février 2024, a annoncé samedi le ministère des Habous et des Affaires Islamiques dans un communiqué.

Maroc : ils paient les dettes des plus pauvres

De jeunes Marocains, influenceurs, artistes et personnalités sont à l’origine d’une initiative visant à soutenir les familles dans le besoin en cette période de ramadan, mais aussi à les aider à éponger leurs dettes.

Cheikh Mohammed Al Fizazi critique vivement la série de Mohamed Bassou

Le président de l’Association marocaine de la Paix et de la Transmission, Cheikh Mohammed Al Fizazi, a critiqué le comédien Mohammed Bassou pour sa série « Si Al Kala » diffusée sur sa page YouTube pendant ce mois de Ramadan, estimant qu’il ne fait que...

Aid Al Fitr au Maroc : vendredi ou samedi ?

Même si les calculs astronomiques tendent à définir la date de l’ Aïd Al fitr samedi 22 avril 2023 au Maroc, l’observation de la lune reste pour l’instant l’option privilégiée par les autorités religieuses marocaines.