Querelle entre Mohammed Moussaoui et Chems-eddine Hafiz

28 mars 2021 - 23h40 - France - Ecrit par : S.A

Mohammed Moussaoui, président du Conseil français du culte musulman (CFCM) a réagi aux propos de Chems-eddine Hafiz, recteur de la Mosquée de Paris qui l’a accusé de se « cacher derrière les statuts » de son organisation pour continuer à avoir des contacts avec le CIMG Milligorüs et le Comité de coordination des musulmans turcs de France (CCMTF). Ces deux fédérations ne sont pas signataires de la charte des principes pour l’islam de France.

Une mise au point pour dénoncer le double langage du recteur de la Grande Mosquée de Paris. Dans un communiqué, le président du CFCM a fait savoir que Chems-eddine Hafiz a déclaré sur la chaîne LCI qu’il ne pouvait pas se mettre autour de la même table que les fédérations (CIMG ’Milligorüs » et CCMTF « Comité de Coordination des musulmans turcs de France ») qui ont refusé de signer la charte des principes pour l’islam de France. Aussi, a-t-il précisé qu’à travers ces deux fédérations l’État turc s’ingère dans les affaires de la France.

« Dans cette même émission, le recteur m’accuse de me “cacher derrière les statuts du CFCM” pour continuer à avoir des contacts avec ces fédérations », a poursuivi Mohammed Moussaoui, avant de rappeler que « le même recteur a invité l’ambassadeur et représentant de l’État turc en France à un déjeuner convivial, le 16 mars 2021, à la mosquée de Paris ». Aussi, a-t-il rappelé que Chems-eddine Hafiz a rencontré le président du CCMTF, longuement à la mosquée de Paris le 12 mars 2021.

Mohammed Moussaoui reconnaît avoir organisé effectivement une réunion du bureau du CFCM, le 17 mars 2021, afin de désigner l’aumônier national des prisons, conformément à l’engagement pris, en octobre 2020, par le CFCM devant le ministre de la Justice. « Les responsables de ces deux fédérations, en leur qualité de membres élus du bureau du CFCM, ont participé à cette réunion », a-t-il précisé, avant de battre en brèche les accusations portées contre sa personne.

« Ce que le recteur qualifie abusivement de “se cacher derrière les statuts du CFCM” est en réalité le respect des règles qui régissent le CFCM conformément à loi de la République sur les associations, explique Mohammed Moussaoui. En vrai républicain, je ne peux transgresser les lois de la République et en même temps critiquer ceux qui n’ont pas signé la charte des principes pour l’islam de France. D’autant plus que cette charte met le respect des lois de la République au cœur de ses engagements ».

« Quant au recteur de la mosquée de Paris, rien ne l’obligeait à organiser ces rencontres avec ceux qu’il fustige et dénonce et à forte raison dans les formats qu’il a choisis », souligne le responsable, affirmant que « cette réalité des faits montre clairement l’incohérence de l’action du recteur de la mosquée de Paris et son double langage malgré ce qu’il prétend être ».

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