Photo : Le Parisien
Malgré les versions des faits contradictoires qu’il sert, lors de ses comparutions, Anis, accusé d’avoir tué de 42 coups de couteau, Smaïl, en 2016 à Montigny-le-Bretonneux, continue de plaider la légitime défense, devant la cour d’assises du Val-d’Oise.
Anis a présenté une version encore modifiée des faits, en contradiction flagrante avec les éléments matériels recueillis, lors de l’instruction, au quatrième jour de son procès pour meurtre, rapporte Le Parisien.
Accusé du meurtre de Smaïl, 40 ans, le prévenu revient sur la thèse de l’agression sexuelle dans sa chambre, laquelle serait à l’origine de leur rixe. "Je n’ai pas supporté", dit-il, expliquant qu’il avait attrapé la lame de sa main droite, s’est ainsi entaillé la main profondément, puis réussi à prendre le couteau. Il s’en était servi pour poignarder une fois la victime, avant de s’enfuir en faisant un roulé-boulé sur le lit.
"Nous n’avons pas une seule goutte de votre sang sur votre lit, ni dans votre chambre", réagit le président Marc Trévidic. En réponse, l’accusé assure ne rien savoir. Ensuite, il présentera trois scènes au cours desquelles il aurait repoussé la victime dans une chambre en essayant de tenir la porte fermée en maintenant la poignée. "On ne trouve pas votre sang…", souligne le président. Anis ne change pas pour autant de version. "Il me disait : ’je vais te tuer, je vais te faire crever.’ J’ai mis mon avant-bras gauche devant mes yeux et j’ai frappé…", relate l’accusé.
Selon l’avocat, Étienne Lesage, la famille de la victime croit dur comme fer que l’accusé et ses amis "voulaient donner une leçon à Smaïl et le séquestrer." Anis se défend : "On n’allait pas le séquestrer ! Je n’y ai jamais pensé". "Je n’avais pas le choix ce jour-là. Je suis vraiment désolé pour les parties civiles. Pardonnez-moi, désolé", conclut-il.