Le gouvernement français prévoit d’augmenter le coût de plusieurs démarches administratives pour les étrangers. Le projet de loi de finances pour 2026, actuellement en débat au Parlement, inclut ces hausses qui affecteront les titres de séjour, la naturalisation et même les permis de conduire.
Le texte, dont les débats doivent s’achever fin novembre, propose plusieurs augmentations. L’article 30 du projet prévoit une majoration de 200 euros sur le droit de timbre pour une demande de nationalité. Les taxes pour la délivrance ou le renouvellement des cartes de séjour augmenteraient de 100 euros (tarif normal) ou 50 euros (tarif minoré). De nouvelles taxes sont aussi proposées, comme 40 euros pour l’échange d’un permis de conduire étranger et 100 euros pour une autorisation provisoire de séjour.
Le gouvernement justifie ces hausses par un besoin d’« aligner les montants des droits de timbre perçus en France sur les montants médians constatés au sein des pays de l’Union européenne ». L’objectif est de dégager un « rendement supplémentaire de 160 millions d’euros ».
Les aides au logement pour les étudiants étrangers également réformées
Les frais administratifs ne sont pas le seul changement. L’article 67 du projet de loi de finances s’attaque aux aides personnelles au logement (APL) pour les étudiants internationaux. Le gouvernement souhaite restreindre ce dispositif, jusqu’ici largement accessible, aux seuls étudiants extra-communautaires bénéficiant d’une bourse sur critères sociaux.
L’objectif affiché de cette réforme est de « mieux cibler » la dépense publique en la réservant aux profils jugés les plus vulnérables financièrement, et à ceux qui s’inscrivent dans une perspective d’installation durable en France.
Ces mesures toucheront directement la communauté marocaine, qui constitue le premier contingent d’étudiants étrangers en France avec plus de 42 000 inscrits. Cette population, souvent en pointe dans les filières scientifiques et d’ingénierie, est particulièrement concernée par les coûts des titres de séjour étudiants et l’accès aux APL.
Le projet de loi de finances pour 2026 est actuellement en première lecture à l’Assemblée Nationale et doit être définitivement voté par le Parlement avant le 23 décembre 2025.