Les faits se sont déroulés au stade municipal des Canourgues, une pelouse située au milieu des barres d’un quartier populaire de Salon-de-Provence. Hamdy H., 22 ans, originaire d’Avignon (Vaucluse) et treize autres détenus de l’établissement avaient été autorisés à participer à un tournoi de football, rapporte Le Parisien. Dans ce sens, deux membres de la direction et un agent des Services pénitentiaires d’insertion et de probation (SPIP) ont mis à contribution pour encadrer le match qui a opposé des détenus, des surveillants en repos et les membres d’une équipe locale.
A la fin du match, Hamdy H. créa la surprise. "Il est parti en courant, sous les yeux des membres de la direction", a relaté Jessy Zagari, délégué régional pour le syndicat FO pénitentiaire. Immédiatement, l’alerte est lancée et des patrouilles de police se mettent à sa recherche, indique la Direction de l’administration pénitentiaire (DAP). Peine perdue. Le fugitif est toujours en cavale.
"Comment a-t-on pu laisser sortir ce détenu ?", s’interroge Jessy Zagari. Hamdy H. n’est pas un simple détenu. Son casier judiciaire comporte une vingtaine de mentions. En janvier dernier, il avait menacé des policiers de la brigade anticriminalité (BAC) d’Avignon avec un fusil-mitrailleur quelques mois après une remise en liberté.
"Et on laisse sortir ce type-là… ", fustige Jessy Zagari. Celle-ci n’hésite pas à dénoncer le laxisme des autorités locales. De son côté, la DAP tempère et rassure. Elle entend mettre les bouchées doubles pour que "le risque soit le plus réduit possible" lors de ces permissions. "Sauf à décider qu’au nom du risque zéro ce type de manifestation n’ait plus lieu d’être", conclut-elle.
Incarcéré au centre de détention de Salon-de-Provence (Bouches-du-Rhône) depuis janvier 2019, Hamdy H. devait être libéré en 2021. Avec cette nouvelle évasion, il alourdit sa peine. Il encourt jusqu’à trois ans de prison supplémentaires.