Dans la note d’avertissement, il lui est reproché d’avoir « manqué au devoir d’obéissance par inexécution d’un ordre », surtout « en s’abstenant de se conformer immédiatement aux instructions de sa hiérarchie » qui lui aurait demandé un rapport sur ses révélations. Il lui est également reproché de n’avoir pas évoqué les noms des personnes « qui avaient dénoncé auprès de lui les comportements critiquables », dans son rapport.
Insultes racistes ou homophobes comme « ferme ta gueule, sale bougnoule », « nègro », « sale race », « si on me laissait faire, je mettrais le feu à toutes ces merguez », humiliations, privations de nourritures ou d’eau, refus de soins médicaux, et des faits pour lesquels « on peut presque parler de torture », tels sont entre autres les preuves de l’existence d’un grand système de maltraitance dans les cellules du tribunal de Paris, « le plus grand tribunal d’Europe où chaque jour se pressent près de 9 000 personnes », a révélé Amar Benmohamed sur le site d’informations StreetPress, soulignant une augmentation des incidents avec les détenus. Ainsi, « Si je parle aujourd’hui, c’est parce que j’ai tout fait [à l’intérieur de la police] pour régler cette affaire et ça a échoué », lâche-t-il.
Toutefois, Amar Benmohamed a nié les faits que lui reproche sa hiérarchie, précisant avoir rédigé le rapport le jour même où celle-ci le lui avait demandé, après en avoir parlé oralement avec elle. « On sanctionne ceux qui révèlent le racisme. Nous allons déposer un recours contre cet avertissement auprès du tribunal administratif », a déclaré auprès de l’AFP, Me Arié Alimi, l’avocat du policier, en dénonçant « une volonté d’empêcher le combat contre le racisme dans la police ».