La France sonne la fin des "imams marocains"

7 mai 2024 - 07h00 - France - Ecrit par : P. A

Dans sa volonté de réduire l’influence étrangère sur les musulmans, la France a mis fin au service des imams détachés. Objectif, combattre le séparatisme et en finir avec « l’islam consulaire », selon les termes d’Emmanuel Macron.

Dans un courrier adressé le 29 avril aux préfets, Gérald Darmanin, le ministre de l’Intérieur, a confirmé l’extinction des imams étrangers en France et fixé de nouvelles conditions permettant à ces derniers de continuer à prêcher dans le pays. Désormais, plus aucun imam payé par son pays d’origine (Maroc, Algérie ou Turquie), ne sera autorisé à exercer en France, a indiqué le ministre dans sa note à laquelle Le Journal Du Dimanche a eu accès.

Ainsi, les 300 imams détachés sur les 2 800 imams exerçant dans l’Hexagone ont dû opérer un choix cornélien : se conformer à la nouvelle réglementation en changeant d’employeur ou retourner dans leur pays d’origine. Ceux qui percevaient leur salaire en tant que fonctionnaires du Maroc, de l’Algérie ou de la Turquie, seront désormais payés par des associations gestionnaires de lieux de culte. Les services de renseignement, en collaboration avec le bureau central des cultes, veilleront au respect strict de cette mesure.

À lire : Imams en France : fini le salaire étranger

À y voir de près, cette réforme pourrait ne pas produire les résultats escomptés pour la simple raison que les fédérations musulmanes, auxquelles sont désormais affiliés les imams détachés, dépendent de pays étrangers, fait observer le média français, rappelant que la Grande Mosquée de Paris est rattachée à Alger, comme l’Union des mosquées de France est liée au Maroc, ou le Comité de coordination des musulmans turcs de France et la Confédération islamique Milli Görüs dépendent des autorités turques.

L’avantage de cette réforme réside en la possibilité donnée aux autorités françaises de rappeler à l’ordre tout imam détaché qui viendrait à violer les principes et valeurs de la République. Par ailleurs, les conditions sont corsées pour l’exercice du ministère par les imams détachés. Désormais, ils devront subir un examen de langue française et suivre une formation à la laïcité avant d’être autorisés à exercer. Pour les imams qui souhaiteraient exercer en France, ils devront présenter un projet de contrat de travail émis par une association cultuelle avant d’obtenir un titre de séjour.

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : France - Islam - Religion

Aller plus loin

Des imams marocains "prennent la fuite" en Europe

Des membres de la délégation religieuse envoyés en France pendant le ramadan pour encadrer et aider les Marocains résidant à l’étranger (MRE) ont refusé de retourner au Maroc à...

« La France, je l’aime et je ne la quitte pas »

En ces temps de tensions identitaires, Chems-eddine Hafiz, recteur de la Grande Mosquée de Paris, réaffirme son amour pour la France, un pays à « identité plurielle » et riche...

Imams en France : fini le salaire étranger

Depuis le lundi 1ᵉʳ avril, les imams détachés en France sont tenus de changer de statut administratif et devenir des salariés des mosquées dans lesquelles ils officient ou d’une...

La France ne veut plus d’imams marocains

Trois ans après l’annonce faite par le président français Emmanuel Macron à Mulhouse, la France va mettre définitivement fin à l’accueil des « imams détachés » envoyés par le...

Ces articles devraient vous intéresser :

Début de Ramadan au Maroc : décision ce dimanche

Les Marocains sont fixés ce dimanche 10 mars sur le début et la fin du ramadan. Quand commence le mois sacré au Maroc ?

L’Institut musulman Al Cham à Montpellier fermé par la Préfecture

L’Institut Al Cham, établissement religieux musulman situé à Montpellier, a été fermé suite à un contrôle administratif inopiné mené par la préfecture. Les autorités ont constaté que l’établissement accueillait illégalement des enfants mineurs de moins...

Début de Ramadan au Maroc : décision ce mercredi

Alors que la majorité des pays musulmans débutent officiellement le ramadan ce jeudi 23 mars 2023, les Marocains, eux, devront attendre ce soir la décision du ministère des Habous et des Affaires islamiques.

Maroc : voici la date de l’Aid Al Mawlid Annabaoui

Le mois de Rabie-I 1445 de l’hégire débutera le dimanche 17 septembre 2023 et Aïd Al Mawlid Annabaoui célébré le jeudi 28 septembre, a annoncé le ministère des Habous et des affaires islamiques.

Israël importe des étrogs marocains pour la fête de Souccot

Pour la célébration de la fête de Souccot cette année, les juifs d’Israël vont utiliser des étrogs marocains. Une grande quantité de ce fruit a été acheminée en Israël, en raison des restrictions liées à la loi juive et grâce à la normalisation des...

Cimetières au Maroc : entre abandon et insécurité

La gestion des cimetières pose problème au Maroc. Selon un rapport du ministère de l’Intérieur, les sites existants sont saturés ou en état de dégradation et les collectivités territoriales peinent à les réhabiliter et à identifier des terrains viables...

Quand débute le ramadan au Maroc ?

La date de début du ramadan au Maroc est désormais connue. Le Centre international d’astronomie vient de faire ses prédictions.

Le chanteur Ihab Amir au cœur d’une polémique

Une réponse du chanteur Ihab Amir à un de ses abonnés Instagram suscite la controverse au Maroc.

Ramadan 2023 : le Maroc va envoyer 400 prédicateurs à l’étranger, surtout en Europe

Interpelé sur « l’encadrement religieux des MRE », le ministre des Habous et des Affaires islamiques, Ahmed Toufiq, a déclaré que le gouvernement a pris ses dispositions pour que durant le mois de ramadan, cette opération ait finalement lieu après...

Aïd al-Fitr au Maroc : les salons de coiffure pris d’assaut

Au Maroc, les salons de coiffure retrouvent une affluence en cette période de fin de ramadan. Les Marocains célèbrent l’Aïd El Fitr ce mercredi 10 avril.