Des imams marocains "prennent la fuite" en Europe
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Dans sa volonté de réduire l’influence étrangère sur les musulmans, la France a mis fin au service des imams détachés. Objectif, combattre le séparatisme et en finir avec « l’islam consulaire », selon les termes d’Emmanuel Macron.
Dans un courrier adressé le 29 avril aux préfets, Gérald Darmanin, le ministre de l’Intérieur, a confirmé l’extinction des imams étrangers en France et fixé de nouvelles conditions permettant à ces derniers de continuer à prêcher dans le pays. Désormais, plus aucun imam payé par son pays d’origine (Maroc, Algérie ou Turquie), ne sera autorisé à exercer en France, a indiqué le ministre dans sa note à laquelle Le Journal Du Dimanche a eu accès.
Ainsi, les 300 imams détachés sur les 2 800 imams exerçant dans l’Hexagone ont dû opérer un choix cornélien : se conformer à la nouvelle réglementation en changeant d’employeur ou retourner dans leur pays d’origine. Ceux qui percevaient leur salaire en tant que fonctionnaires du Maroc, de l’Algérie ou de la Turquie, seront désormais payés par des associations gestionnaires de lieux de culte. Les services de renseignement, en collaboration avec le bureau central des cultes, veilleront au respect strict de cette mesure.
À lire : Imams en France : fini le salaire étranger
À y voir de près, cette réforme pourrait ne pas produire les résultats escomptés pour la simple raison que les fédérations musulmanes, auxquelles sont désormais affiliés les imams détachés, dépendent de pays étrangers, fait observer le média français, rappelant que la Grande Mosquée de Paris est rattachée à Alger, comme l’Union des mosquées de France est liée au Maroc, ou le Comité de coordination des musulmans turcs de France et la Confédération islamique Milli Görüs dépendent des autorités turques.
L’avantage de cette réforme réside en la possibilité donnée aux autorités françaises de rappeler à l’ordre tout imam détaché qui viendrait à violer les principes et valeurs de la République. Par ailleurs, les conditions sont corsées pour l’exercice du ministère par les imams détachés. Désormais, ils devront subir un examen de langue française et suivre une formation à la laïcité avant d’être autorisés à exercer. Pour les imams qui souhaiteraient exercer en France, ils devront présenter un projet de contrat de travail émis par une association cultuelle avant d’obtenir un titre de séjour.
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