L’administration Trump complique la vie des étrangers venus étudier aux États-Unis. Selon une analyse de The Associated Press, il y a au moins 600 étudiants de plus de 90 universités et collèges qui ont vu leur visa révoqué ou leur statut légal annulé ces dernières semaines. Les groupes de défense estiment que des centaines d’autres étudiants pourraient être touchés. Les étudiants étrangers qui sont les plus touchés par la perte de statut légal sont originaires d’Inde et de Chine. Ces étudiants indiens et chinois représentent plus de la moitié des étudiants internationaux inscrits dans les universités américaines.
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Le système de suivi des inscriptions et des déplacements des étudiants internationaux est maintenant passé sous le contrôle des services de l’Immigration et des Douanes après le 11 septembre, a déclaré Fanta Aw, directrice générale de la NAFSA, une association d’enseignants internationaux. Elle ajoutera : « Il suffit d’un petit nombre pour susciter la peur. On ne sait pas clairement quelles sont les raisons ni quelle est la portée de ce phénomène. » À en croire son association, jusqu’à 1300 étudiants ont déjà perdu leur visa ou ont vu leur statut résilié.
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Certains établissements ont demandé à leurs étudiants de quitter le pays pour éviter le risque d’être détenus ou expulsés. Certains étudiants ne l’entendent pas de cette oreille. Ils ont poursuivi en justice des responsables de l’administration Trump après la révocation de leur statut d’étudiant à temps plein, car ils n’avaient jamais reçu de justifications claires, selon Ramis Wadood, de l’Union américaine pour les libertés civiles (American Civil Liberties Union), avocat de quatre étudiants concernés. Le motif invoqué était une « vérification du casier judiciaire et/ou une révocation de leur visa », a-t-il fait savoir, précisant aucun d’entre eux n’a cependant pas été inculpé ni condamné. Certes, certains avaient des contraventions pour excès de vitesse ou stationnement interdit, mais l’un d’eux n’en avait aucune, a ajouté l’avocat.
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Environ 500 000 personnes poursuivent des études supérieures et 342 000 sont étudiants de premier cycle, est-il précisé. Parmi eux, des Marocains, qui risquent d’être confrontés aux mêmes difficultés. Outre les étudiants, les étrangers qui sont restés aux États-Unis après l’obtention de leur diplôme dans le cadre d’une « formation pratique optionnelle », une période d’un an-ou jusqu’à trois ans pour les diplômés en sciences et technologies-qui permet de travailler aux États-Unis après avoir obtenu un diplôme universitaire, sont également dans le viseur de l’administration Trump. Ils sont environ 242 000 étrangers. Après l’obtention de leurs diplômes, ils travaillent dans leur domaine et attendent de recevoir leur visa de travail.