Huit élus locaux musulmans ont déjà exigé lundi dernier la constitution d’une commission parlementaire pour enquêter sur le marché du halal en France, où les dépassements commis sous le couvert du business du halal peuvent "s’apparenter à de l’escroquerie publique, faute d’une législation claire et précise".
"Ce sont des millions de Français musulmans qui se font escroquer en toute impunité", s’indignent ces élus dans un communiqué. Cette escroquerie est encore plus importante pendant ce mois de Ramadan, où ils achètent des produits prétendument halal en grande quantité.
Rachid Bakhalq, propriétaire d’une grande surface dédiée aux produits halal à Nanterre dénonce lui l’absence totale de réglementation sur le halal. Selon lui, sur la quarantaine de label halal existant en France, seuls trois d’entre eux répondraient aux normes, puisque n’importe qui peut devenir acteur du halal dans ce pays.
Un employé de Doux, numéro un de la volaille en Europe, qui prétend commercialiser des produits halal, explique ainsi aux journalistes de Canal+ que l’abattage chez Doux se fait mécaniquement après anesthésie du poulet.
Chez Rungis, qui fournit 80% de la viande halal en région parisienne, le constat est choquant. Les certificats de complaisance y sont légion et le produit halal ne serait qu’un code qu’on ajoute sur une facture.
Le marché du halal, restreint au départ à quelques boucheries de quartier, pèse aujourd’hui environ 5,5 milliards d’euros en France. Pourtant, l’Etat refuse toujours d’imposer une norme halal unique.