Homosexualité, Islam… ce que pensent les Marocains

24 mai 2025 - 13h00 - Maroc - Ecrit par : Bladi.net

Religion, justice, société, relations internationales… Une grande enquête menée au Maroc dresse un portrait saisissant de l’opinion publique sur des sujets sensibles. Des résultats parfois inattendus.

La dernière enquête de l’organisation panafricaine Afrobaromètre, publiée cette semaine, offre un large aperçu de l’opinion publique au Maroc. Les résultats dessinent une société aux multiples facettes, où des valeurs traditionnelles bien ancrées côtoient une adoption marquée des technologies modernes et une vision spécifique de la place du pays dans le monde.

Les questions sociétales révèlent des positions majoritairement conservatrices. Ainsi, l’homosexualité rencontre une forte réprobation (près de 80 %), tandis que l’acceptation reste très minoritaire (2,5 %). Sur l’avortement, les opinions varient selon les motifs : s’il est largement rejeté (plus de 56 %) pour des raisons financières, et même par un tiers (33 %) en cas de viol ou d’inceste, 33,6 % le considèrent justifiable lorsque la santé de la mère est en danger. Parallèlement, le soutien à la peine de mort pour les crimes graves reste élevé, à 70,4 %.

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Sur le plan institutionnel et religieux, l’enquête met en évidence une identification quasi unanime à l’islam (plus de 98 %) et une confiance solide dans le système judiciaire (plus de 68 %). Ce constat contraste fortement avec le peu de crédit accordé aux partis d’opposition, qui ne recueillent que 6,1 % d’opinions favorables.

La société marocaine n’en est pas moins ouverte sur l’extérieur et tournée vers la modernité. La pénétration technologique est massive : plus de 96 % des Marocains possèdent un téléphone, et près de 80 % sont connectés à Internet. La bancarisation progresse également, avec plus de 58 % de détenteurs de comptes personnels. Sur le plan international, la position de neutralité du Maroc dans le conflit russo-ukrainien est approuvée par environ 60 % des sondés, et plus de la moitié (55 %) déclarent n’avoir jamais envisagé l’émigration.

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