Au Maroc, dans la tradition musulmane ou dans les communautés culturelles et musulmanes existantes dans certains pays, l’honneur de la famille se mesure à la virginité de la femme avant le mariage. Ceci pousse parfois des femmes à avoir recours à la reconstruction du vagin. En Suisse, une gynécologue plaide pour l’interdiction de la pratique.
« Les reconstructions hyménales sont absurdes, contraires à l’éthique et inutiles sur le plan médical. De plus, elles comportent un risque inutile pour la santé », explique la gynécologue genevoise Michal Yaron, notamment médecin responsable des consultations ambulatoires de gynécologie aux HUG, au magazine en ligne Cath.ch. « Nous devons briser cette dynamique. On ne peut pas déterminer la valeur d’une femme à partir de cette petite peau », ajoute-t-elle.
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La question divise le corps médical. « Derrière les demandes que nous recevons se cachent généralement des histoires tragiques, confie Christian Köhler, directeur d’une clinique, qui a pratiqué l’opération une dizaine de fois l’an dernier. Une interdiction mettrait des bâtons dans les roues des femmes qui souffrent déjà de la pression sociale et de stigmatisation. » La gynécologue Anna Margareta Wagner estime que l’interdiction de la reconstruction de l’hymen aura pour conséquence de pousser les femmes à aller voir ailleurs. Elle suggère qu’on leur donne un cadre sûr, en Suisse, « jusqu’à ce que l’attitude envers cette pratique change fondamentalement ».
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« Tant que le mythe de la virginité n’est pas levé dans les communautés culturelles et religieuses, une telle interdiction pourrait mettre en réel danger les femmes qui se trouvent dans une situation de détresse », analyse Meriam Mastour, consultante sur les questions d’égalité et de discriminations.