Y a-t-il une montée de l’islam radical au Maroc ?

Une photo représentant des milliers de fidèles sur l’esplanade de la mosquée Hassan II à Casablanca, avec pour titres "La ferveur islamiste qui s’empare de la société marocaine a de quoi inquiéter" et "Montée de l’Islam radical au Maroc", est la dernière couverture de Maroc Hebdo International.

Après ses couvertures "choc" : "Faut-il brûler les homos" et "Le péril noir", Maroc Hebdo s’attaque aujourd’hui au système des valeurs du royaume. L’hebdomadaire jadis "prestigieux", semble confondre "conservatisme" et "radicalisme".

C’est en tout cas ainsi que des centaines de Marocains ont interprété la couverture de Maroc Hebdo sur les réseaux sociaux. Des scènes de fidèles accomplissant la prière des "taraouihs" pendant ramadan, est tout ce qu’il y a de plus normal au Maroc, où l’on investit en masse les mosquées au cours du mois sacré.

"Ce constat menace l’équilibre existant jusque-là au Maroc entre les courants conservateurs et modernistes". "Avant, chacun exerçait sa liberté comme bon lui semblait. Les uns se dirigent vers les mosquées et d’autres vers les bars, mais ça ne les empêche pour autant de vivre ensemble et en paix".

Aujourd’hui, c’est cet équilibre sociétal qui est menacé, quand un hebdomadaire autrefois "notoire" prône un discours laissant entendre qu’une simple prière "a de quoi inquiéter" et qu’aller aux "taraouihs" pendant ramadan est une "Montée de l’Islam radical" dans le pays. Mais que cherche "Maroc Hebdo" ? s’interrogent plusieurs observateurs marocains.

Hassan II : "nous ne sommes pas intégristes"

Feu Hassan II a construit la mosquée Hassan II, car pour lui Casablanca était "une ville sans rayonnement spirituel". "Je voulais montrer pour maintenant et pour les siècles à venir que le Maroc est un pays qui continuera toujours avec l’aide de dieu, à représenter ce qui est traditionnel, ce qui est constant, tout en acceptant les techniques les plus modernes", avait souligné le défunt roi en 1994.

"Au Maroc nous sommes fondamentalistes, nous sommes au plus près des fondements de l’islam mais nous ne sommes pas intégristes", avait expliqué dans le temps Hassan II à Frédéric Mitterrand.