Italie : accusé à tort du meurtre d’une jeune fille, un Marocain innocenté

19 juin 2014 - 17h24 - Monde - Ecrit par : Fouad Boumnadel

Le meurtre commis il y a quatre ans à l’encontre de Yara Gambirasio, une adolescente de 13 ans, aux environs de Bergame, dans le nord de l’Italie, vient d’être élucidé. La justice italienne avait, au début de cette affaire, accusé Mohamed Fikri, un citoyen Marocain âgé alors de 22 ans, avant de le libérer pour absence de preuves.

C’est le ministre italien de l’Intérieur qui a lui-même annoncé en ce début de semaine l’arrestation de Massimo Giuseppe Bossetti, le vrai coupable. Ce père de famille âgé de 43 ans avait, en 2010, asséné plusieurs coups de couteau mortels à la jeune fille qui se rendait à la salle de sport du quartier, où elle pratiquait la gymnastique rythmique.

La police italienne avait accusé à tort Mohamed Fikri, l’immigré Marocain, à cause d’une mauvaise traduction de l’un de ses appels interceptés sur son téléphone portable. Fikri était alors à bord d’un bateau en direction de Tanger, avant que les autorités italiennes n’ordonnent au capitaine de faire demi-tour afin qu’elles interpellent le présumé coupable.

Le jeune Marocain aurait, selon les enquêteurs, prononcé la phrase suivante : "Qu’Allah me pardonne, je ne l’ai pas tuée", tandis que les sept traducteurs ayant analysé cette phrase n’avaient trouvé aucune allusion à un quelconque meurtre.

Le meurtrier confondu par son ADN

En l’absence de preuves, la justice italienne n’avait d’autre choix que de le libérer. Mais l’enquête ne s’arrête pas pour autant. L’ADN de 18000 personnes de la région où le crime a été commis a été comparé à celui qui avait été prélevé sur les sous-vêtements de la victime. Cette enquête génétique révèlera la concordance partielle de l’ADN du tueur avec celui d’un certain Giuseppe Guerinoni, chauffeur de bus décédé en 1999.

Les investigations qui suivront vont montrer que le chauffeur de bus n’est autre que le père biologique de Massimo Giuseppe Bossetti. Ce dernier a finalement été soumis par les enquêteurs, dimanche dernier, à un faux test d’alcoolémie afin de pouvoir confondre son ADN à celui retrouvé sur le corps de Yara. Le résultat est sans appel, son ADN correspond à presque 100% !

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