"Il faut valoriser cet islam républicain", a-t-il déclaré dans une interview accordée au journal Le Parisien, au cours de laquelle il a été interrogé sur la compatibilité de l’islam politique avec la République. "Ghaleb Bencheikh a dit avec raison qu’il fallait délivrer les musulmans d’une interprétation littéraliste des textes sacrés. À travers la Fondation de l’islam de France, qu’il préside, il y a un travail d’éducation pour montrer l’interprétation qu’on peut donner à certains prêches, et celle, surtout, qu’on ne doit pas donner", a poursuivi l’ancien ministre.
Au sujet du projet de loi contre le séparatisme, il a rappelé avoir "proposé de créer à Strasbourg une faculté de théologie musulmane, qui donnerait à l’État un droit de regard sur la formation du top niveau des imams". Le problème aujourd’hui, "ce sont les Frères musulmans qui forment l’essentiel des imams, à Château-Chinon et à Saint-Denis notamment", a souligné M. Chevènement.
Pour l’ancien ministre, la réussite de cette réforme passera par une bonne compréhension de la laïcité, "y compris par ceux qui nous dirigent". "On fait de la laïcité une espèce de code administratif froid ou pire encore le synonyme de l’athéisme", a-t-il déploré. "La laïcité sépare l’espace religieux et l’espace républicain", a-t-il affirmé.