Ce collaborateur parlementaire de l’eurodéputé RN, Philippe Olivier a mis en place un site visant à dénoncer des « complices » de l’islam. Des symboles de l’islam sont visibles sur la plateforme : « les complices » écrits en vert, le c en forme de croissant, le point sur le i remplacé par une étoile. Le tout titré : « Ils les financent, ils les protègent, ils relaient leur discours. » Le nom de domaine a été acheté début novembre. Son utilisation est limitée, pour l’instant, au seul déploiement du logo et d’une barre de recherche active.
S’il est vrai qu’il n’y a pas de mentions légales, ni aucun élément pouvant permettre d’identifier le propriétaire du site, des internautes soupçonnent M. Rieu. Les membres d’un « groupe de lutte contre toute forme de discrimination nommé Team Harmonium » ont infiltré l’organisation de ce site et fourni des preuves au journal Libération. Il s’agit de captures d’écran de conversations privées sur Twitter ou Telegram, de messages vocaux (notamment de Damien Rieu) extraits desdites conversations, documents…
Tout est parti d’un appel à volontaires diffusé par ce collaborateur du RN sur ses réseaux sociaux début novembre. « Vous voulez agir concrètement contre l’islamisme, vous savez faire des recherches sur Internet et vous avez du temps libre ? Je vous propose de participer à un projet d’investigations (sic) et de veille sur le sujet. Contactez-moi en mp Twitter. Partages appréciés », interpelle-t-il. Les membres de la « team Harmonium » ont ainsi répondu à cet appel et ont pu intégrer ce groupe privé. À les en croire, ce groupe est dédié et créé sur Telegram par l’ancien cadre de Génération identitaire passé au RN.
Le travail des bénévoles mobilisés consiste à rechercher des éléments à même de prouver que certains élus seraient des « complices » de « l’islamisme », à faire des recherches ciblées et à stocker les éléments trouvés dans un espace dédié en ligne et à les transmettre par mail. La même source affirme avoir consulté une fiche modèle de l’ancien Premier ministre François Fillon à qui une note de « complicité » de 7/10 a été attribuée. Les éléments censés prouver qu’il serait compromis y sont listés. L’une d’entre elles concerne une circulaire signée en 2004 pour « reporter les épreuves scolaires lors de l’Aïd ». À l’époque, il occupait le poste de ministre de l’Éducation nationale.