Quelque 431 000 migrants, dont 31 000 Marocains, ont été expulsés du territoire de l’Union européenne (UE) en 2022, selon un récent rapport d’Eurostat intitulé « Migration et asile en Europe 2023 ».
Mille et un scénari peuvent être réalisés à partir de l’enquête initiée par le Haut Commissariat du Plan.
Ces projections permettront au Maroc de choisir l’itinéraire du développement le plus sûr. En effet, si en général, les jeunes bercent le rêve d’un Maroc prospère et rayonnant, chacun d’entre eux se voit un devenir différent.
Parmi ces rêves, l’immigration semble prendre encore une grande place dans les imaginaires. En effet, si la vie active de 65,2% des personnes enquêtées se déroulerait au Maroc, 36,3%, cependant, se voient vivre à l’étranger. Aussi nos jeunes rêvent-ils encore de l’Eldorado européen. 36,3% des enquêtés se voient à l’étranger en 2030. Et contrairement à toutes attentes, ce sont les jeunes dont le père est cadre supérieur qui veulent résider à l’étranger. Ceux qui ont le plus manifesté le souhait de vivre au Maroc ont un père soit cadre moyen (62,9 %), soit chômeur (66,7 %), soit ouvrier (67,1%) ou exploitant agricole (73 %).
"Signalons que l’enquête a concerné un échantillon représentatif des élèves de la 2ème année du baccalauréat au niveau national, axé, cependant, sur des établissements scolaires urbains répartis sur l’ensemble du territoire et regroupant 95% des effectifs scolarisés dans l’enseignement secondaire. L’échantillonnage a été basé sur la méthode des quotas, les variables retenues étant, en particulier, le sexe et la branche d’études. 1271 jeunes ont, ainsi, été enquêtés dans 276 établissements d’enseignement secondaire. La taille de l’échantillon peut être considérée comme suffisante pour estimer toutes les caractéristiques de l’ordre de 10% et plus, avec une marge d’erreur relative ne dépassant pas 7%. ", précise le Haut Commissaire du Plan, Ahmed Lahlimi.
Ainsi, la majorité des enquêtes aspirent à être cadres supérieurs en 2030 (73,9 %) notamment les filles. Mais la catégorie "cadre supérieur" attire 79,6 % des étudiants en sciences contre 66,8 % des étudiants en lettres. Les littéraires sont plutôt pour la catégorie " cadre moyen ". 23,2% des enquêtés projettent leur avenir en tant que cadres moyens , 0,9 % seulement pensent qu’ils seront ouvriers en 2030, 0,7%, exploitants agricoles et 0,6 %, femmes au foyer.
L’influence du milieu social du jeune et de la profession des parents, reste perspectible. A titre d’exemple, ceux dont le père est un cadre supérieur aspirent à suivre le même chemin. Les jeunes dont le père est ouvrier se classent à 71,5 % dans la catégorie "cadre supérieur". Seuls 3,8 % d’entre eux pensent exercer le même métier que leur père.
Ceux dont le père est chômeur ne perdent pas, malgré tout, espoir. Ils se voient, en 2030, à 73,3 % des cadres supérieurs et à 26,7 % des cadres moyens. " Le classement des réponses a été opéré sur la base des principaux sujets sur lesquels semblent avoir été focalisées les préoccupations des intéressés aux plans national et international ", souligne Ahmed Lahlimi. Parmi les grandes lignes dégagées par l’enquête, citons les préoccupations nationales.
En effet, selon les résultats du sondage, l’attention de 29,3% des enquêtés est focalisée sur les questions sociales avec une forte prédominance des questions liées au développement humain, celles-ci étant marquées, en particulier, par de nettes performances en matière de lutte contre l’analphabétisme , le chômage, l’habitat insalubre, etc. ; les questions politiques, quant à elles, sont fortement présentes dans 23,5% des réponses avec une prédominance des questions liées à l’intégrité territoriale (9,4%) et aux relations avec l’environnement régional et international et enfin les questions économiques, de leur côté, sont au centre de 17,7% des réponses, les sciences et les technologies de 12,9% et le sport de 10,3%.
Nadia Ziane - Libération
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