Karim quitte son village natal Khémisset (Maroc) pour la France l’hiver 2002. Il arrive dans le quartier de la Bastide, à Limoges, où vit la famille de sa mère. Une ville que l’adolescent ne quittera pas. « Je pensais qu’on allait rester un peu et rentrer. Mais non. Mes parents ont voulu pour nous un avenir plus radieux », confie au Populaire du Centre le jeune homme aujourd’hui âgé de 33 ans. Rapidement, il s’acclimate. « Je me suis rapidement senti comme chez moi ».
À lire : Appie el Massaoudi : le parcours d’un « petit délinquant » devenu entrepreneur à succès
Inscrit au collège Pierre de Ronsard, celui qui ne parlait pas français était tenté par un choix. « Il y avait une 4ᵉ non francophone et je voulais y aller, sûrement par facilité. Mais une prof de maths m’a conseillé de rester dans la filière générale tout en me disant “il va falloir que tu te bouges” ». Un conseil que Karim suivra tout au long de son cursus. Les maths, c’est son dada. Brevet (avec mention) en poche, le jeune poursuivra ses études au lycée Gay Lussac. Quelques mois après, il décroche son bac économique et social, avec mention.
À lire : Parcours d’Omar Tahiri, ancien mineur marocain de la fosse Ledoux
Karim réussit à relever d’autres challenges : il décroche un DUT en Gestion des entreprises et des administrations, une licence de gestion, un master en comptabilité, un diplôme supérieur de comptabilité et gestion. Aujourd’hui, le trentenaire est expert comptable et commissaire au compte, et travaille dans la florissante start’up Facil’iti.
À lire : Le parcours d’Ayoub, un jeune Marocain déterminé à réussir en France
Après un premier refus, Karim obtient en 2013 la nationalité française. Son ambition, dira-t-il, c’est d’ouvrir son cabinet de commissaire aux comptes. « Dans la vie, rien est gratuit. Il faut être ambitieux et se donner les moyens de réussir. J’ai toujours eu peur d’avoir la flemme d’aller quelque part et de manquer alors une rencontre décisive. »