C’est du jamais vu au Maroc. Lancée jeudi, la pétition a été signée par des hommes et femmes en colère.« Notre ville n’a enregistré aucun cas depuis deux mois et pourtant nous sommes toujours en Zone 2. On a complètement oublié de requalifier Kénitra », s’insurgent les signataires de la pétition. Ils se disent pris au piège et oubliés par les autorités qui n’ont aucune notion des difficultés et du stress quotidien que vivent les habitants.
Ils dénoncent un favoritisme.« C’est injuste. Pourquoi cette attitude inéquitable ? », s’interroge Naïma Bahri. « Notre seul refuge en cette chaleur est la plage de Mehdia. Et elle est fermée. Nous étouffons ! Nos enfants souffrent psychiquement et physiquement. Nous sommes pris au piège. Nous ne pouvons ni aller à la plage locale ni voyager ailleurs », s’insurgent les initiateurs de la pétition.
Les signataires notent que le cluster de Lalla Maymouna, qui peut être évoqué comme prétexte pour maintenir la ville en Zone 2, a été déjà bien maîtrisé. Hamid Nasri ne comprend les raisons pour lesquelles les autorités tiennent à pénaliser la population. Pour lui, le seul divertissement qu’il peut offrir à ses deux enfants malmenés par la grande chaleur, c’est un arrosage dans la rue. « Mes enfants n’en peuvent plus, ils réclament tout le temps d’aller à la plage et ne comprennent pas le fait qu’elle soit fermée. Je sors alors le tuyau d’arrosage et les asperge, eux et les enfants des voisins. Ça les distrait momentanément et calme un peu leur agitation », rapporte lobservateur.info.
La pression de la société civile et la colère des internautes sur les réseaux sociaux ont poussé le député Mustapha Ibrahimi, chef du groupe du PJD, à adresser une question écrite au ministre de l’Intérieur, pour comprendre ce qui retarde la requalification de Kénitra, malgré « sa situation stable en termes épidémiques ». Cette démarche qui va dans le même sens que les récriminations des habitants, a été fortement critiquée pour son retard. Le député demande l’allègement des restrictions à cause de la fête de l’Aïd Al-Adha, précise la même source.