"l’amour du pays ne peut être indexé sur l’importance des fonds envoyés"

15 juillet 2004 - 16h01 - Economie - Ecrit par :

Dès que la saison estivale pointe du nez et que démarre l’opération transit, un sujet devient incontournable : les Marocains résidant à l’étranger (MRE). Chacun y va de son couplet et de sa réflexion soit pour souhaiter la bienvenue à cette communauté soit pour égrener la litanie de ses revendications insatisfaites.

Ce qui ressort des récriminations, c’est que les pouvoirs publics ne lui accordent pas une attention qui soit à la mesure de son statut de premier pourvoyeur en devises du pays d’origine.
En fait, ce discours qui commence à lasser péche par son caractère réducteur en ce sens que ses tenants tendent à ne voir dans les MRE que des “transféreurs“ d’argent dans les comptes du Royaume. Dès que le volume des flux financiers augmente, le bonheur monte d’un cran dans les sphères officielles et bancaires. Si ces transferts évoluent, c’est que les MRE aiment plus le Maroc. Il n y a pas trente-six mille explications. Comme si Ce qui ressort des récriminations, c’est que les pouvoirs publics ne lui accordent pas une attention qui soit à la mesure de son statut de premier pourvoyeur en devises du pays d’origine.
Dès que le volume des flux financiers augmente, le bonheur monte d’un cran dans les sphères officielles et bancaires. Si ces transferts évoluent, c’est que les MRE aiment plus le Maroc. Il n y a pas trente-six mille explications. Comme si l’amour du pays pouvait être indexé sur l’importance des fonds envoyés. Tout cela n’est pas très flatteur pour les ressortissants marocains issus de l’immigration.
Transfert ou pas, argent ou non, ces derniers aiment leur pays. Certains ne transfèrent pas des sous- et ils sont nombreux- parce qu’ils n’ont peut-être pas un salaire qui leur permet de faire des économies. D’autres touchent un revenu confortable mais n’ont pas envie de mettre leur épargne dans les banques marocaines. Chacun sa situation et son choix. Il faut donc découpler le thème de l’immigration et des MRE des contingences financières. La question est trop sérieuse pour la considérer seulement sous l’angle matériel.
Il importe alors de regarder la diaspora marocaine de l’étranger avec d’autres lunettes et de réinventer une autre politique à son égard. Une politique qui soit proche des véritables préoccupations des MRE étant entendu que ces dernières ne se ressemblent pas selon que l’intéressé habite en France, en Allemagne, en Italie, aux Etats-Unis, au Canada ou en Afrique. Une meilleure compréhension des problèmes des MRE réside dans la nomination du personnel consulaire parmi les membres de cette communauté au lieu de le recruter à partir de Rabat. Les Marocains de l’étranger sont connus pour être dispersés et souvent livrés à eux-mêmes. Il convient de les aider à s’organiser en associations capables d’être des interlocuteurs fiables aussi bien des autorités du pays d’accueil que de celles de la terre d’origine. L’affaire des attentats de Madrid où sont impliqués des ressortissants marocains est une alerte grave qui a montré que de jeunes nationaux établis en Espagne sont travaillés par les démons de l’extrémisme.
Un MRE bien loti aime naturellement investir dans son pays. Mais encore faut-il savoir l’encadrer en l’orientant vers des secteurs porteurs et en le protégeant des arnaqueurs qui sont légion.
Il est plus rentable de reconsidérer la question migratoire à la lumière de ces données plutôt que de considérer les MRE comme une poule aux œufs d’or. Tout cela n’est pas très flatteur pour les ressortissants marocains issus de l’immigration.
Transfert ou pas, argent ou non, ces derniers aiment leur pays. Certains ne transfèrent pas des sous- et ils sont nombreux- parce qu’ils n’ont peut-être pas un salaire qui leur permet de faire des économies. D’autres touchent un revenu confortable mais n’ont pas envie de mettre leur épargne dans les banques marocaines. Chacun sa situation et son choix. Il faut donc découpler le thème de l’immigration et des MRE des contingences financières. La question est trop sérieuse pour la considérer seulement sous l’angle matériel.
Il importe alors de regarder la diaspora marocaine de l’étranger avec d’autres lunettes et de réinventer une autre politique à son égard. Une politique qui soit proche des véritables préoccupations des MRE étant entendu que ces dernières ne se ressemblent pas selon que l’intéressé habite en France, en Allemagne, en Italie, aux Etats-Unis, au Canada ou en Afrique. Une meilleure compréhension des problèmes des MRE réside dans la nomination du personnel consulaire parmi les membres de cette communauté au lieu de le recruter à partir de Rabat. Les Marocains de l’étranger sont connus pour être dispersés et souvent livrés à eux-mêmes.
Un MRE bien loti aime naturellement investir dans son pays. Mais encore faut-il savoir l’encadrer en l’orientant vers des secteurs porteurs et en le protégeant des arnaqueurs qui sont légion.
Il est plus rentable de reconsidérer la question migratoire à la lumière de ces données plutôt que de considérer les MRE comme une poule aux œufs d’or.

bladi.net d’après Aujourd’hui le Maroc

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : Transferts des MRE - Immigration - Opération Marhaba - MRE

Ces articles devraient vous intéresser :

MRE : l’été de tous les records ?

L’Opération Marhaba marquant le retour des Marocains d’Europe vers le Maroc enregistre un énorme succès. En témoigne la forte augmentation du trafic entre le royaume et l’Espagne.

Les MRE, sauveurs de l’économie marocaine ?

En 2023, les envois de fonds des Marocains résidant à l’étranger ont atteint 11,8 milliards de dollars, soit une augmentation de 5,2 % par rapport à l’année précédente. Ce chiffre positionne le Maroc comme le deuxième plus grand récipiendaire d’envois...

Le Maroc cherche à transformer les MRE en investisseurs

Le Maroc entend mettre en place une série de programmes visant à « encourager et motiver les Marocains du monde à investir dans leur pays d’origine », a récemment déclaré Nasser Bourita, ministre des Affaires étrangères et des Marocains résidant à...

Douane marocaine : les nouveautés du guide MRE 2025

Chaque été, les Marocains résidant à l’étranger (MRE) consultent le guide officiel des douanes avant de rentrer au pays, afin d’éviter mauvaises surprises, amendes ou confiscations à la frontière. L’édition 2025, publiée récemment, introduit plusieurs...

L’Europe cherche à bloquer les transferts des MRE

Face à la hausse continue des transferts de fonds des Marocains résidant à l’étranger (MRE) vers le Maroc, l’Union européenne s’apprête à prendre une directive pour réduire ces transferts via les banques marocaines implantées en Europe.

Immobilier au Maroc : les MRE pour relancer un marché en berne

Les promoteurs immobiliers comptent sur la saison estivale et les Marocains résidant à l’étranger (MRE) pour sortir leur marché de sa stagnation. Ceux-ci figurent d’ailleurs parmi les bénéficiaires du nouveau programme de l’aide au logement.

Retraités MRE : jusqu’à 80 % d’impôt en moins sur vos pensions en 2025

Les Marocains résidant à l’étranger qui choisissent de passer leur retraite au Maroc peuvent bénéficier d’avantages fiscaux considérables sur leurs pensions de source étrangère. Le Guide fiscal 2025 publié par la Direction Générale des Impôts détaille...

Données bancaires des MRE : Le Maroc négocie avec l’OCDE

Le Maroc est en pourparlers avec l’UE en vue d’une application harmonieuse du traité OCDE/G20 sur l’échange automatique des données bancaires à des fins fiscales.

Interdiction du burkini : revers pour des maires français

Le tribunal administratif de Nice a donné raison à la Ligue des droits de l’Homme (LDH) qui a contesté deux arrêtés municipaux interdisant le port du burkini pendant l’été 2025.

Au Maroc, les MRE ont-ils vraiment leur mot à dire sur l’avenir du pays ?

Le Maroc a pris des mesures pour garantir la participation des Marocains résidant à l’étranger (MRE) au processus politique. Le ministre de l’Intérieur, Abdelouafi Laftit fait le point.