La projection de "l’Armée du salut", film du réalisateur marocain gay Abdellah Taïa, dans le cadre de la 15e édition du Festival national du film de Tanger, soulève une forte polémique au Maroc. Pour le quotidien Attajdid, proche du Parti Justice et Développement (PJD) au pouvoir, le long métrage est tellement médiocre qu’une réaction des islamistes, ne ferait que de la publicité au film.
"Le jeu de l’exploitation de certains sujets choquants, pour provoquer les forces conservatrices du pays et susciter un tapage médiatique autour de ce film, ne ferait que l’aider à se faire remarquer en dehors des critères artistiques, en vigueur dans ce genre d’événements...", écrit l’éditorialiste d’Attajdid.
"Ce jeu est terminé et n’a plus aucune influence, malgré les tentatives de certains, de véhiculer des informations selon lesquelles un sit-in de protestation contre ce film serait organisé", poursuit la même source.
Si certaines parties font le lien entre le silence des islamistes et leur accession au pouvoir, le Mouvement Unicité et Réforme (MUR), matrice idéologique du PJD, précise au quotidien Akhbar Al Yaoum : "nous avons pris la décision il y a deux ans de ne plus commenter ce genre de films...".
"...Nous avons découvert à travers une étude que nous avons menée sur le terrain, que les auteurs de films médiocres, tentent de palier à ce manque de qualité, en essayant de faire de leurs productions une affaire politique...".
Le film en compétition au festival de Tanger, raconte les turpitudes sexuelles de l’écrivain d’origine marocaine Abdellah Taïa et son enfance à Salé, ville jumelle de Rabat. Taïa est le premier écrivain marocain à revendiquer son homosexualité.
Tourné entre le Maroc et la Suisse, "l’armée du salut" est sorti en salle en France fin 2013. Le film est inspiré du livre éponyme, publié par Abdallah Taïa, en 2006.
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