L’école se met en quatre pour faciliter l’intégration

10 février 2003 - 16h42 - France - Ecrit par :

Les écoles du Languedoc-Roussillon reçoivent de plus en plus d’enfants nés de parents étrangers, nouvellement arrivés, qui ne parlent pas, ou très mal, le français. Pour leur permettre de rattraper le niveau des élèves de leur âge, l’académie de Montpellier a signé, vendredi à Montpellier, une convention avec la préfecture de région et la direction régionale du Fonds d’action et de soutien pour l’intégration et la lutte contre la discrimination (le Fasild), un établissement public dont le nom définit les missions qui lui sont dévolues.

L’Education nationale s’est en effet aperçue qu’au cours de ces dernières années, le nombre de jeunes de moins de 16 ans, non francophones, qui méconnaissent le français, n’a fait qu’augmenter en Languedoc-Roussillon. Leur nombre est passé, selon ses estimations, de 750 à 1 637 entre 1996 et l’an dernier et la grande majorité d’entre eux viennent « du sud du Maroc », ajoute Fadila Mehal, la directrice régionale du Fasild.
L’Education nationale n’a pas d’autre choix que de faire face à ce phénomène. Motif : elle a le devoir d’accueillir tous les jeunes de trois à seize ans qui se présentent à la porte de ses écoles, dès lors qu’ils résident habituellement en France. Elle ne doit pas, en outre, tenir compte de la situation administrative de leurs parents qu’ils soient dans la légalité ou pas. A cela s’ajoute une loi d’orientation datant de 1989 qui l’oblige à « ne laisser personne au bord du chemin ».
Le défi est néanmoins difficile à relever. Car l’arrivée de ces jeunes sur le sol français s’est, à chaque fois, opéré de manière anarchique, en s’échelonnant sur toute la durée d’une année scolaire.
De ce fait, l’Education nationale peine à anticiper chaque nouvelle vague d’arrivants et, du même coup, à mobiliser les équipes pédagogiques capables de répondre à l’étendue des besoins, variables d’un jeune à l’autre, selon son passé scolaire et son degré de maîtrise du français.
Des premières mesures ont toutefois déjà été prises. Avant de signer la nouvelle convention avec le Fasild, l’académie de Montpellier s’était ainsi dotée d’une « charte pour l’accueil et la scolarisation des nouveaux arrivants », afin d’amener progressivement ces jeunes vers une scolarisation normale, en phase si possible avec leur âge.
Dans ce but, des cours d’initiation et de rattrapage ont vu le jour dans le premier degré et des classes d’accueil dans le second degré. Cette politique d’intégration s’est accompagnée du recrutement d’enseignants affectés à ce travail pédagogique particulier et dont le nombre est passé de 35 à 91 entre 1999 et le mois dernier.
Parallèlement, une plate-forme d’accueil, expérimentale, a été créée à Montpellier, en lien notamment avec le conseil général de l’Hérault et la ville. Portant le nom de Léopol Sédar Sanghor, cet espace rattaché au collège Gérard-Philipe évalue depuis son ouverture en avril 2001, le niveau scolaire de ces élèves, enfants d’immigrés ou de gens du voyage, dans leur langue maternelle et en français, afin de calibrer le programme qui leur sera dispensé.
Si Béziers et Nîmes doivent accueillir des plates-formes équivalentes, il semble cependant qu’il était nécessaire d’aller plus loin. « Renforcer une politique publique d’accueil » : c’est donc l’objectif assigné à la convention signée vendredi.
Pierre BRUYNOOGHE pour les Dernières Nouvelles d’Alsace...

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : France - Intégration - Education - Immigration - Jeunesse

Aller plus loin

Maroc : la rentrée scolaire aura bien lieu à la date fixée

Depuis quelques jours, des rumeurs circulent sur un supposé report de la rentrée scolaire au Maroc, en raison de la multiplication des cas de contamination au Covid-19. Faux !...

Ces articles devraient vous intéresser :

Maroc : Vent debout contre le français à l’école

Au Maroc, un regroupement d’enseignants, d’étudiants et d’élèves s’oppose à l’enseignement des matières scientifiques en français dans les écoles publiques, dénonçant une violation de la Constitution et des textes régissant le secteur de l’éducation.

Maroc : des centres pour former les futurs mariés

Aawatif Hayar, la ministre de la Solidarité, de l’intégration sociale et de la famille, a annoncé vendredi le lancement, sur l’ensemble du territoire du royaume, de 120 centres « Jisr » dédiés à la formation des futurs mariés sur la gestion de la...

Des conditions strictes pour enseigner dans le privé au Maroc

Le ministère de l’Éducation nationale a récemment autorisé les enseignants du public à donner des cours supplémentaires dans le privé, sous certaines conditions. Pour arrondir leurs fins de mois, ces professeurs devront obtenir une autorisation...

Maroc : indignation après l’assassinat d’une enseignante par un élève

Au Maroc, la Fédération nationale de l’enseignement (FNE, affiliée à l’Union marocaine du travail) appelle à une mobilisation forte et immédiate après l’agression violente d’une enseignante par un élève ayant entraîné la mort de celle-ci.

Maroc : des notes trop gonflées dans les écoles privées ?

Au Maroc, le phénomène des « notes gonflées » continue de sévir dans des écoles privées. C’est du moins le constat fait suite à la fuite de certains relevés de note sur les réseaux sociaux après la publication des résultats du BAC 2024.

Les Marocains parmi les plus expulsés d’Europe

Quelque 431 000 migrants, dont 31 000 Marocains, ont été expulsés du territoire de l’Union européenne (UE) en 2022, selon un récent rapport d’Eurostat intitulé « Migration et asile en Europe 2023 ».

Maroc : le débat sur l’interdiction de TikTok s’invite au parlement

Plusieurs députés marocains appellent à l’interdiction de TikTok au Maroc. Ils s’inquiètent de la qualité des contenus publiés sur ce réseau social chinois qui, selon eux, constitue un danger pour la jeunesse.

Un réseau familial marocain démantelé dans le Lot-et-Garonne

Les gendarmes de la Brigade de recherches de Bouliac ont démantelé un réseau d’exploitation d’ouvriers agricoles. Six personnes ont été mises en examen jeudi 12 décembre, dont un couple de Marocains placé en détention provisoire.

Une bonne nouvelle pour les enseignants marocains

La Fondation Mohammed VI de promotion des œuvres sociales de l’éducation-formation a augmenté le montant des crédits immobiliers accordé aux enseignants dans le cadre de son programme d’aide au logement IMTILAK, lancé en 2019.

Le Maroc veut le retour des MRE

Le Maroc met les moyens pour faire revenir ses cerveaux. Une enveloppe budgétaire conséquente, et inédite, vient d’être spécifiquement allouée pour inciter les compétences marocaines expatriées à contribuer à l’effort national de recherche et...