1 500 Marocaines accouchent chaque année à Melilla
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À Melilla, le confinement causé par la pandémie du Covid-19, ajouté à la fermeture des frontières avec le Maroc, a paralysé les activités des femmes migrantes qui pratiquent la prostitution comme seul moyen de survie. Ceci, en dépit du plan d’urgence mis en place par les autorités.
« J’espère que je prendrai 30 euros la nuit », a déclaré Lamya, une prostituée marchant lentement après minuit, le long de la rue La Legión dans le plus grand quartier de Melilla, El Real, à la recherche d’un client.
Contrainte de se prostituer en raison de sa situation irrégulière, elle dénonce l’esclavage qui règne dans le monde de l’emploi. « Je suis à la recherche d’un emploi…, mais sans papiers, personne ne veut m’embaucher », raconte cette Marocaine de 44 ans.
Lamya dit ne rien attendre du gouvernement. Elle ne fait pas non plus confiance aux ONG qui font de l’assistance sociale. « Elles viennent pour quelques jours, elles vous posent des questions puis elles disparaissent pour faire des reportages ou elles vous disent qu’elles n’ont pas de ressources », a-t-elle affirmé.
Le plan d’urgence mis en place par le ministère de l’Égalité afin d’atténuer les conséquences économiques et sociales du coronavirus, n’a pas aussi impacté la vie des prostituées qui en étaient exclues à l’origine, avant d’être prises en compte plus tard. Ce plan visait à assurer à ces dernières les « services essentiels », notamment le logement.
Des mois après la publication de ce plan, la réalité montre que les prostituées à Melilla n’ont bénéficié d’aucune de ces mesures depuis le début de la crise sanitaire.
Pour Lamya, en tant que prostituée, les préservatifs, le lubrifiant, les masques et le gel hydroalcoolique ne préservent pas du coronavirus. « Tout cela est de peu d’utilité. Avouons-le, qui utilise un masque pour avoir des relations sexuelles ? Je vais tomber malade du coronavirus avant le VIH », a-t-elle soutenu.
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