Emmanuel Macron distingue Latifa Ibn Ziaten
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Latifa Ibn Ziaten, la mère du maréchal des logis-chef Imad, une des victimes du terroriste Mohammed Merah, se remémore « l’accueil froid et brutal » qui lui a été réservé au commissariat de police de Toulouse. Son fils est tué d’une balle dans la tête au gymnase de la cité de l’Hers le 11 mars 2012.
« J’avais rendez-vous au commissariat. J’ai trouvé l’accueil froid et brutal. Il y avait beaucoup d’accusations. On est allé jusqu’à me demander si un de mes fils n’avait pas pu tuer son frère, raconte Latifa Ibn Ziaten dans une interview accordée à La Dépêche du Midi. Je n’oublierai jamais les yeux verts de ce commissaire. Je n’étais pas une victime mais une coupable. À l’accueil, on m’a dit : ‘Ah oui, c’est le règlement de comptes avec la moto.’ On aurait dit qu’ils enquêtaient sur nous et pas qu’ils recherchaient l’assassin. Le policier qui le reçoit lui dit : « Si votre fils est la morgue, ce n’est pas pour rien. » « J’ai répondu que mon fils était un militaire. Il m’a dit : ‘Ça n’empêche rien.’ J’ai expliqué que je n’avais pas fermé les yeux de la nuit. J’ai demandé : ‘Laissez-moi aller voir mon fils.’ On m’a dit : ‘C’est bien le vôtre à la morgue. Attendez demain matin.’ Quand je suis sortie du commissariat, mes pieds avaient multiplié de volume. J’ai dit à mes enfants qu’il fallait qu’on reste solides ».
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Une période difficile pour celle qui a créé l’association « Imad pour la jeunesse et la paix » et qui sensibilise les jeunes dans les collèges, lycées, foyers et prisons. « Je suis entrée, j’ai touché mon enfant et j’ai vu qu’il était tout ouvert. Ça me travaille encore aujourd’hui de savoir s’ils n’ont rien pris lors de l’autopsie. Je me demande si je ne vais pas finir par sortir son cercueil de sa tombe. À ce moment-là, j’ai vécu l’oubli. On était perdus et sa mémoire était salie, dit-elle. Pour nous tous, ça a été un déchirement ». La mère d’Imad revient sur les dernières minutes de son fils. « On n’a jamais voulu voir (les images de l’assassinat). On m’a raconté. Mon fils arrive. Merah lui demande : ‘C’est toi, Imad le militaire ? Tu avances et tu te gares.’ Puis il lui a demandé depuis combien d’années il était militaire. Imad a répondu : ‘Pourquoi cette question ? Tu viens pour voir ma bécane. Ça fait 10 ans.’ Il lui a dit : ‘Tu es un traître. Je viens te tuer. Tu vas te mettre à genoux.’
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« Il dit : ‘Tire, crétin, mais je ne me mettrai pas à genoux’… À la première balle, l’assassin a dit ‘Allah Akbar’, puis il y a eu la deuxième balle, poursuit Latifa Ibn Ziaten. Il est mort avec son casque. Il est mort debout ». Dix ans après l’assassinat de son fils, la Franco-marocaine se désole du fait que le traitement des victimes de Mohammed Merah soit “égalitaire”. « Mon fils, ça fait dix ans et jamais une autorité ne m’a appelée pour lui rendre un hommage le 11 mars. Si ce n’est pour mon fils, au moins pour le militaire. À Toulouse, il y a cette plaque misérable dans un parking, cachée par les voitures. C’est injuste. Je sais qu’il y a un hommage organisé le 20 mars par le CRIF. Pourquoi n’y a-t-il pas d’égalité ? », s’interroge-t-elle.
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