Nahel tué par un policier : la cagnotte de la honte de l’extrême droite
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Latifa Ibn Ziaten, mère d’Imad, militaire français tué par Mohammed Merah en 2012, a lancé un appel aux parents pour arrêter la vague de violences et de casses qui a suivi la mort de Nahel, le jeune homme tué mardi par un policier à Nanterre.
Présidente de l’association Imad, en hommage à son fils, Latifa Ibn Ziaten est une ambassadrice de la paix et de la non-violence. Depuis la mort de son fils, elle parcourt les prisons et les établissements scolaires pour échanger avec les jeunes. Jeudi dernier, elle était à Nanterre pour participer à la marche blanche pour Nahel. « Il était important pour moi d’être aux côtés de cette maman blessée. Je sais ce que c’est de perdre son fils. On m’avait déconseillé d’y aller, en me disant que cela pouvait dégénérer. Mais je n’ai pas peur : c’était mon devoir, mon rôle d’être là… », a-t-elle confié au journal Le Parisien.
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Comme on pouvait le craindre, la marche a dégénéré à cause des casses orchestrées par certains jeunes. Une attitude dénoncée par Latifa qui ne cache pas sa colère contre ces derniers à qui elle reproche de ne pas respecter la mémoire de Nahel. « Cette marche devait se faire dans la dignité, mais une certaine jeunesse a sombré dans la violence et les policiers ont répliqué. J’ai reçu des gaz lacrymogènes, un gros caillou est tombé à mes pieds… J’aurais pu ne jamais être là pour en parler », s’indigne-t-elle.
La militante raconte avoir tenté de raisonner l’un des casseurs. « Je lui ai dit : “Pourquoi tant de haine, pourquoi tu brûles les choses ? Tu ne respectes pas Nahel en faisant cela”. Ce qui m’a peinée, c’est qu’il n’écoutait pas. Je l’ai agrippé, il me disait “Maman, lâche-moi s’il te plaît !”. Cela m’a marquée. Je sentais sa colère. Je lui ai dit que les prisons étaient pleines de jeunes comme lui, je lui ai dit que nous étions là pour manifester pour qu’on respecte les jeunes comme lui. Là, il m’a dit : “Mais on ne nous respecte pas !”. J’en suis encore bouleversée », détaille Latifa.
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Pour apaiser les tensions, la présidente de l’association Imad lance un appel aux parents. « Soyez présents ! Un enfant de 11 ans, il n’a pas à être seul dans la rue, sans qu’on sache où il est. Il faut les apaiser, être là, avant qu’il ne soit trop tard ! Car les enfants écoutent avant tout leurs parents. Mais il n’y a pas qu’eux : c’est aussi le rôle des médiateurs, des élus aussi, bref, de tous les adultes, et aussi de l’État, qui doivent protéger cette jeunesse », conseille-t-elle, invitant les autorités à dialoguer avec ces jeunes. De son côté, elle entend « aller dans les quartiers, notamment à Nanterre, appeler le maire, et rencontrer les jeunes. Pour leur parler ».
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