L’introduction du système de jour-amende dans le cadre des peines alternatives pourrait devenir une réalité au Maroc. Une loi devrait être bientôt votée dans ce sens.
Le problème du surpeuplement des prisons marocaines, soulevé après le tragique incendie de la prison civile El Jadida, n’est pas l’apanage des établissements pénitentiaires du Royaume mais affecte les prisons même dans les pays développés, selon le directeur de l’Administration pénitentiaire et de la réinsertion, M. Mustapha Meddah.
Ce problème, souvent décrié comme le principal mal qui affecte les prisons au Maroc, a pour principale cause l’accroissement constant de la population carcérale et le budget limité alloué à l’Administration pénitentiaire.
Selon l’Administration pénitentiaire et de la réinsertion, le nombre des pensionnaires des pénitenciers au Maroc a presque doublé au cours des dix dernières années (1991-2001), passant de 31.230 à 57.308.
Dans son deuxième rapport annuel 2002, l’Observatoire marocain des prisons (OMP) a indiqué que « l’encombrement reste le problème majeur dans les prisons au Maroc ». L’affluence vers les prisons s’établit à 5000 prisonniers par an, alors que la capacité d’accueil des trois nouveaux établissements pénitentiaires (ouverts à Benslimane, Ben Ahmed et Berrechid) ne dépasse pas les 1800 places, a précisé l’Observatoire.
Me. Abderrahim Jamaï, président de l’OMP, a toutefois relevé que la nouvelle loi relative à l’organisation et à la gestion des établissements pénitentiaires « constitue une avancée et répond aux aspirations de la société civile », mais sa mise en exécution nécessite, selon lui, « un suivi régulier par les acteurs concernés ».
Si le taux moyen d’accroissement de la population carcérale au Maroc est de 6,5%, ce taux s’établit à 15,5% dans les prisons française où le nombre des pensionnaires a atteint au 1er août 2002 quelque 55879 détenus pour une capacité d’accueil totale de 47473 places.
Entre 1992 et 1998, le nombre des détenus est passé de 46817 à 65298 en Grande-Bretagne, de 35246 à 44763 en Espagne, de 57448 à 788584 en Allemagne et de 31582 à 64907 en Turquie.
En Belgique, l’Observatoire international des prisons (OIP) a dénoncé récemment l’absence de politique pénitentiaire globale dans ce pays, où les prisons comptaient en 2001 plus de 8.300 détenus pour une capacité d’accueil de 6.890 places. Le taux d’occupation des prisons s’établissait à 127%, selon l’OIP qui présentait son bilan 2000-2001.
Au Maroc, le nombre des établissements pénitentiaires construits jusqu’à présent a atteint 46 après l’ouverture de 4 nouvelles prisons, alors que 4 autres centres de détention seront ouverts au cours de cette année. Trois pénitenciers sont en construction (Ait Melloul, Tiznit et Mohammedia).
A la suite de l’incendie à la prison de Sidi Moussa, les autorités provinciale d’El Jadida ont fourni la liste des 50 victimes. Seulement, cette dernière comportait des erreurs que des familles de détenus ont signalées. Al Bayane a décidé de surseoir à sa publication dans l’attente d’une liste officielle plus précise.
AL BAYANE 04/11/2002.
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