Pour se convaincre de la nécessité d’une telle loi pour le royaume, les autorités pourraient jeter un regard sur le cas du Lesotho qui, après avoir légalisé la culture du cannabis en 2017, est devenu une plaque tournante du commerce du cannabis thérapeutique et en tire le plus grand profit, indique le site Telquel. Pour attirer les investisseurs, la politique du Lesotho a été simple : accorder des facilités aux entreprises intéressées, en matière d’obtention de licences d’exploitations. Avec seulement 30 000 euros par an, une entreprise peut être autorisée par l’État à cultiver du cannabis.
Le Maroc pourrait s’inspirer de cette expérience positive du Lesotho. Mieux, en validant l’usage légal du cannabis, il pourrait tirer avantage de sa position géographique stratégique avec l’Europe pour desservir ce grand marché et susciter l’intérêt des investisseurs internationaux.
Le marché du cannabis médical au niveau mondial pourrait atteindre 55,8 milliards de dollars environ (près de 539 milliards de dirhams) à l’horizon 2025, indique un rapport du cabinet Grand View Research. Pour la société de consulting, Prohibition Partners, le marché européen du cannabis légal, quant à lui, pourrait atteindre 128 milliards d’euros en 2028 (1 365 milliards de dirhams). Ces chiffres montrent que la culture du cannabis thérapeutique est rentable et intéresse de plus en plus les États. Selon Relebohile Liphoto, chef des opérations de l’entreprise Medigrow, spécialisée dans le cannabis thérapeutique, le litre d’huile de cannabis est vendu « entre 5 400 et 30 000 euros ».
Si la légalisation du cannabis venait à être effective au Maroc, le marché du cannabis médical pourrait atteindre 28 millions de dollars dès la première année de légalisation (contre 916 millions de dollars pour le cannabis à usage récréatif), selon le dernier rapport de Prohibitions Partners.