Un important mouvement de personnel diplomatique a été initié par le ministère des Affaires étrangères, de la Coopération africaine et des Marocains résidant à l’étranger, dont plusieurs en France.
C’est l’âme de Mogador dans sa profondeur spirituelle que l’ambassade du Maroc en France et l’association Essaouira-Mogador ont choisi de faire découvrir, jeudi, à Paris, au public pour montrer comment l’héritage culturel et artistique de cette ville magique résonne encore.
Organisée dans le cadre des jeudis de l’IMA (Institut du monde arabe), la soirée artistique et poétique les âmes de Mogador, haute en couleurs, a offert une fabuleuse promenade de trois heures dans l’univers créatif gnaoui, que ses fidèles admirateurs reconnaissent à travers les différentes formes de rythme et de paroles propres à gnaoua.
C’est une soirée d’enchantement et de spiritualité, mais aussi un témoignage vivant de l’intérêt que porte le Maroc au dialogue des cultures et aux grandes valeurs humaines basées sur l’estime et le respect entre les peuples, a tenu à souligner My Abbés Kadiri, ambassadeur chargé de mission.
Cette manifestation marquée par un souffle d’originalité et de spiritualité, tient surtout à éveiller les souvenirs des traditions musicales ancestrales, et à mettre en valeur la richesse du patrimoine culturel marocain dans son ensemble, a-t-il précisé.
Reparti sur deux volets, musical et poétique, le voyage artistique a débuté sur les chemins de la troupe tyour gnaoua, sous la direction du maâlem Abdeslam Alikane, qui a fait revivre au public le répertoire gnaoui au rythme de ses envoûtantes percussions. Avec son hajhouj, instrument pilier de la musique gnaouie, l’artiste a poussé très fort son talent pour emporter la foule dans une frénésie ternaire. Enchaînant fusions rythmiques traditionnelles et contemporaines, le maâlem Alikane a su magiquement adapter sa voix élastique aux puissantes cordes du hajhouj et aux sons forts des tambours.
Ils étaient plus de 600 personnes -connaisseurs, fanatiques, jeunes- de plusieurs nationalités, à l’Institut du monde arabe, dansant et hurlant les refrains du maâlem Alikane qui a persuadé l’assistance de la diversité des styles de l’art gnaoui et de sa capacité à fusionner plusieurs formes musicales traditionnelles et modernes.
Pour donner un souffle poétique à cette soirée musicale, l’auteur, compositeur et interprète Mathieu Chedid a donné lecture à quelques poèmes de sa mère Andrée Chedid, parcourant plusieurs thèmes d’amour, de nostalgie et d’actualité.
Poète, romancière et auteur dramatique, Andrée Chedid, égyptienne d’origine libanaise vit en France depuis plusieurs années. Elle a récemment publié l’enfant multiple (2001), les saisons de passage (2001) et le message (2002), parus chez Flammarion.
N’ayant pas pu assister, elle a dédié ses poèmes à cette rencontre artistique les âmes de Mogador. Une exposition d’une cinquantaine de photographies en noir et blanc de l’artiste Patrice Rensoni, accompagnée d’un texte-récit de Mathieu Chedid, a été organisée en marge de cette manifestation.
Les ruelles, les paysans, les pêcheurs, les ryads et les lieux magiques de la médina d’Essaouira ont constitué les principaux thèmes de cette exposition qui montre bien le haut degré de professionnalisme de cet artiste dont l’ingéniosité va de pair avec un sens du regard très développé.
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