Les textiliens ont tiré, depuis quelques semaines, la sonnette d’alarme : nos exportations se portent mal. Il ont de quoi s’inquiéter : les ventes à l’étranger du secteur, pour les quatre premiers mois de l’année en cours, sont, selon l’Association marocaine du textile et de l’habillement (Amith), en baisse de 30 % par rapport à la même période de l’année dernière. Une décrue inquiétante car le secteur est le premier employeur du pays et le premier exportateur avec, bon an mal an, quelque 25 milliards de DH de chiffre d’affaires réalisé à l’étranger.
Mais les textiliens ne sont pas les seuls à devoir s’inquiéter. De manière générale, les performances globales du Maroc à l’export sont de plus en plus inquiétantes. Le taux de couverture des importations par les exportations le montre bien. En 2004, il affiche son niveau le plus bas depuis dix ans : 55%. En 1999, il avoisinait les 70 %, et 66 % jusqu’à récemment, en 2002. Conséquence logique, le déficit commercial, en valeur, lui, a plus que doublé, passant de 30 milliards de DH en 1999 à 70 milliards en 2004.
La première explication, la plus évidente, d’une telle détérioration de la balance commerciale, est bien sûr la croissance inégale entre les importations et les exportations. A travers les statistiques, elle se trouve vérifiée puisque, sur la période 1999- 2004, les importations du Maroc sont passées de 105 à 156 milliards de DH, soit une hausse de 48 %, tandis que les exportations, elles, n’ont évolué que de 26 % environ, passant, sur la même période, de 69 à 86 milliards de DH seulement. [...>
Saâd Benmansour - La Vie Economique