Les grands chantiers : Le Maroc qui avance

23 février 2005 - 17h49 - Economie - Ecrit par :

Port de Tanger Med, autoroutes, eau potable, électrification en milieu rural, etc. Les grands travaux engagés par le Maroc commencent à donner des résultats palpables.

Le bitume poursuit son avancée. Une progression beaucoup plus tranchante maintenant que dans les années 90 où les Autoroutes du Maroc bouclait kilomètre après kilomètre dans la douleur. Aujourd’hui, le rythme est passé, en l’espace d’une année, de 50 à 100 kilomètres par an. Prochain sur la liste des inaugurations, le tronçon Fès-Oujda est en cours de réalisation. Dans le Sud, la liaison Agadir-Marrakeh, très attendue en raison de son importance stratégique, est avancée au niveau des études. Les premiers travaux ne vont plus tarder. Bref, le maillage autoroutier est en bonne voie.
Entre 2003 et 2004, d’autres secteurs ont connu la même poussée de rythme. C’est le cas de l’électrification rurale (le Maroc est désormais à 73%), mais aussi de l’accès à l’eau potable dans les zones rurales. En plus des routes rurales, ces deux aspects, l’eau et l’électrification, sont des préalables à tout développement.
L’accès à l’énergie occupe une place de choix dans le cadre de la stratégie énergétique nationale à travers le lancement et l’accélération du Programme d’électrification rurale (PERG) dont l’objectif consiste à généraliser l’électrification à l’horizon 2007 au bénéfice de 12 millions de citoyens vivant en milieu rural.
De son côté, l’ONEP, sur le volet de l’eau potable, dispose de toute une stratégie. Une enveloppe de 4,1 milliards de DH a été mobilisée pour le financement d’un plan de développement en matière d’assainissement pour la période 2003-2007 au profit de plus de 90 petites et moyennes villes, avec une population bénéficiaire de plus de 3,4 millions d’habitants.
En la matière, depuis 2000, l’Etat autorise l’ODEP à intervenir dans le domaine de l’assainissement à la demande des communes. En effet, ce sont plus de 400 communes, vu la faiblesse des finances locales et l’insuffisance de leurs ressources techniques et humaines et leurs problèmes d’assainissement, qui auraient recours aux services de l’ONEP en la matière.
Pour réussir cette mission, l’office a créé une nouvelle direction de l’assainissement et de l’environnement, laquelle a été chargée de mettre au point un plan de développement visant à rattraper le retard pris dans ce domaine, d’ici 2015, pour une enveloppe de 15 milliards de DH. Citons, à cet effet, une importante action de partenariat avec le grand Syndicat d’Assainissement de l’Agglomération parisienne (SIAAP) qui prend en charge la formation d’une quarantaine de cadres par an au sein de ses équipes opérationnelles.
Pour mener ce plan à bon port, la nouvelle direction a élaboré un programme prioritaire hiérarchisé et pragmatique de 4,1 milliards de DH, pour optimiser son intervention, en fonction de l’évolution des conditions institutionnelles, tarifaires et de financement en particulier. Ces financements ont été mobilisés par l’office grâce à sa forte crédibilité auprès des bailleurs de fonds internationaux à des conditions souvent préférentielles pour la réalisation de son programme d’assainissement, notamment auprès des banques de développement allemande (KFW) et japonaise (JBIC). Dans ce cadre, l’office a pu mobiliser, grâce en outre au concours des Collectivités locales, plus de la moitié des financements requis pour la réalisation de son programme prioritaire (2,3 milliards de DH).
Autre chantier important de par son effet d’entraînement et l’implication de toute une région, le port de Tanger Med. D’après le Premier ministre lui-même, « le premier bateau accostera en 2007 ».
Les différentes composantes du projet vont de la construction du port proprement dite à la concession des quais (le premier terminal a déjà trouvé acquéreur), en passant par l’aménagement des zones de libre échange, de la zone logistique et de la zone industrielle, ainsi que les voies de connexion aux réseaux ferroviaire et terrestre nationaux. Le chantier emploie actuellement quelque 2.000 personnes et cet effectif atteindra bientôt, en plein régime, les 3.500 ouvriers, employés et cadres qui s’activent 24h/24h, pour respecter les délais assez serrés impartis au chantier.
Lancé en 2003, le projet, dont la réalisation devra s’achever fin 2007, coûtera quelque 12 300 millions de dirhams apportés par le Fonds Hassan II, l’Etat, le Fonds Abu Dhabi et divers opérateurs privés.

Adam Wade - Aujourd’hui le Maroc

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