Scandales au sommet de l’État turc ? Depuis plusieurs semaines, Sedat Peker, l’un des plus grands chefs du crime organisé de Turquie publie des vidéos dans lesquelles il accuse des députés du parti au pouvoir, l’AKP, des anciens ministres ou des figures proches du pouvoir de viol, d’homicides, de trafic international de cocaïne, de trafic d’influence, etc, rapporte le journal La Croix. Parmi les personnalités citées, l’ancien ministre de l’Intérieur, Mehmet Agar, en fonction dans les années 1990, son actuel successeur, Süleyman Soylu, et le fils de l’ancien Premier ministre Binali Yildirim. Ceux-ci ont démenti les accusations sans convaincre.
« Une personne qui appartient aux milieux du crime organisé comme Peker a bénéficié d’une protection policière. Sedat Peker lui-même était au cœur de l’État. Tous ces scandales nous montrent avec qui et avec quelles méthodes l’État a travaillé », a commenté le journaliste Hakki Özdal. La présidence n’a pas, pour l’instant, réagi aux allégations de celui qui était proche du pouvoir et un fervent partisan du président Recep Tayyip Erdoğan.
Recherché par les services de police, Sedat Peker est en fuite à l’étranger depuis un an et demi. Il s’était rendu dans plusieurs pays des Balkans et au Maroc avant de s’installer à Dubaï. Il est connu des services de la justice. Depuis les années 1990, il a fait face à la justice à trois reprises. Si les allégations du fugitif s’avéraient fondées, la Turquie plongerait dans une série de scandales politiques sans précédent.