Maroc : 11% des collégiens et lycéens sont dépressifs

22 mars 2007 - 00h00 - Maroc - Ecrit par : L.A

Selon une étude menée dans les collèges et lycées du Grand Casablanca, les jeunes scolarisés âgés entre 15 et 20 ans souffrent de dépression et d’anxiété. Des facteurs majeurs de risque suicidaire.

La jeunesse casablancaise scolarisée âgée entre 15 et 20 ans souffre de dépression et d’anxiété. C’est ce qui ressort d’une étude sur "le surmenage scolaire et la dépression", première du genre au Maroc, initiée par la faculté des sciences de Aïn Chock, relevant de l’Université Hassan II de Casablanca, dont les résultats ont été présentés, samedi 17 mars lors d’une journée de sensibilisation sur la problématique de la dépression. Réalisée en collaboration avec l’association Amali (Association marocaine d’appui de lien et d’initiation de familles des personnes en souffrance psychique) et d’autres partenaires, cette enquête a mis à nu les troubles psychosociaux dont pâtissent les jeunes étudiants des lycées et collèges de la capitale économique, des maladies que beaucoup de parents négligent. Selon cette étude, 10,68 % des élèves souffrent de dépression, 11,61 % d’anxiété, 15,7 % d’un surmenage et 17,3% d’une crise d’identité.

« Le contexte des jeunes scolarisés du Grand Casablanca de la tranche d’âge de 15 à 20 ans est plus au moins favorable au surmenage, l’un des facteurs directs de la dépression avec un taux de risque de 9,98 %», souligne Mohssine Benzakour, enseignant de la psychologie sociale à la faculté des lettres et sciences humaines El Jadida et membre du comité scientifique de ladite étude. Selon l’étude, 15 % des élèves interviewés reconnaissent leur dépendance au tabagisme et 3,46 % à la drogue.

Et ce n’est pas tout. Ces troubles psychiques, dépression et anxiété, présentent un risque majeur, en l’occurrence le suicide : 7,37 % des étudiants interrogés ont affirmé qu’ils ont des idées noires et des pensées de suicide. Des pensées à prendre au sérieux. Puisque la personne dépressive risque de passer à l’acte si elle n’est pas prise en charge par un psychologue.

Votre fils ou votre fille sont souvent fatigués et tristes ? Vous remarquez un changement de leurs comportements ? Ils souffrent d’une perturbation de sommeil ? Ils sont souvent repliés sur soi-même et ont des idées pessimistes sur leur avenir ? Leurs résultats scolaires baissent sans qu’ils manifestent un intérêt pour quelque chose ?

Cette série de signes cliniques devraient vous mettre en alerte et vous pousser à emmener votre enfant chez un psychologue.

Les spécialistes tirent la sonnette d’alarme. « La dépression est une affection à haut risque pouvant parfois mener au suicide si elle est sous-diagnostiquée, sous-estimée et sous-traitée », ajoute M. Benzakour lors de son intervention.

Réalisée entre décembre 2006 et février 2007, l’enquête a été menée avec méthodologie. Un questionnaire a été élaboré en huit volets liés à la situation socio démographique, familiale, scolarité, aux activités extrascolaires, à la santé, à la dépendance ou non au tabac, à l’alcool et aux drogues.

L’étude, dirigée par Oum Keltoum El Khalifi, enseignante du département de biologie de la faculté des sciences de Aïn Chock, a ciblé un échantillon de 1700 élèves des collèges et étudiants des lycées des établissements scolaires publics et privés du Grand Casablanca.

Le principal objectif est de détecter les signes de dépression chez les jeunes, de mettre en évidence le lien entre le surmenage scolaire et la dépression ainsi que de mieux cerner l’ampleur du problème pour sensibiliser les parents de la gravité de la maladie dépressive, très méconnue du grand public, et les hauts responsables, quant à l’importance de la prise en charge des troubles psychiques.

Aujourd’hui le Maroc - Khadija Skalli

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Sujets associés : Santé - Education - Etude - Jeunesse

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